«Nous sommes conscients que la vie chère pèse de plus en plus sur les Burkinabè. Nous allons y apporter des solutions très fortes. Je vous invite à attendre et vous verrez ce que nous allons faire». Le ton a été ainsi donné à la rentrée gouvernementale hier mercredi 04 septembre 2013 au palais de Kosyam par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao himself. L’heure était également aux bonnes résolutions pour les membres du gouvernement que nous avons rencontrés.
Dramane Yaméogo, ministre de la Justice, Garde des sceaux
«Le dossier Guiro sera jugé»
J’ai passé mes vacances à l’intérieur du Burkina et essentiellement à Ouagadougou. Nous plaçons la rentrée judiciaire sous le signe de la consolidation de l’indépendance de la magistrature pour garantir aux Burkinabè une vraie justice. Nos priorités au niveau de la Justice seront de travailler à faire sortir les dossiers importants afin que le public puisse savoir que beaucoup de choses vont changer.
Vous pensez à quels dossiers ?
Je pense notamment au dossier Guiro et à d’autres, qui tournent autour des infractions économiques. Nous pourrons accélérer le rythme du traitement des dossiers.
Guiro sera donc jugé ?
Tout dossier judiciaire a vocation à être jugé, il sera donc naturellement jugé. Son dossier est en cours, et ce qui reste n’est pas, à mon avis, consistant pour qu’on puisse penser qu’il va traîner encore.
Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat chargé des Réformes politiques
«Le contenu du rapport sur le Sénat qui est diffusé, c’est du faux»
Sous quel signe placez-vous votre rentrée ?
Sous le signe du travail.
Le Sénat sera-t-il mis en place ?
La question doit être posée au chef de l’Etat, à qui nous avons remis un rapport.
Et quel est le contenu de ce rapport ?
C’est à lui de donner le contenu de ce rapport et de dire quelle est la suite à y donner.
Quelles sont les priorités de votre rentrée ?
Mes priorités, c’est de reprendre les différents chantiers que j’ai.
Lesquels ?
Le travail.
Quand est-ce qu’on aura le contenu du rapport ?
Vous avez commencé à publier ça déjà, mais malheureusement la version que vous avez publiée n’est pas la bonne.
Ah bon ?
Oui, ce sont des prérapports que vous avez diffusés. Certainement qu’on va trouver une occasion pour vous donner finalement le contenu du rapport parce que ce qui est diffusé, c’est du faux. Y a quelques chiffres et quelles bribes d’informations qui sont données, mais ce n’est pas le rapport que nous avons remis au chef de l’Etat.
Est-ce à dire que le Comité n’est pas favorable au Sénat ?
Ah si, le Comité est favorable, puisque Rfi l’a dit, tout le monde l’a dit.
Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme
«Label qualité open Burkina et Agence pour le développement des industries culturelles et récréatives en projet»
Ce fut plus des moments de repos, on ne peut pas parler de vacances. Comme vous le savez, à notre niveau de responsabilité, on ne peut pas parler de repos intégral, dans la mesure où c’est aussi des moments pour mesurer le chemin parcouru et envisager les actions futures. Ça été effectivement des moments moins stressants.
Un gouvernement, c’est une équipe, mais c’est aussi un esprit d’équipe. Dans ce sens-là, nous allons nous inscrire dans le sens des priorités qui seront dégagées par le chef de l’Etat et le chef de l’exécutif. En ce qui concerne notre département, si l’on prend le tourisme, vous savez que nous avons lancé le projet label qualité open Burkina, nous allons donc nous attacher à formaliser cela avant la fin de l’année. Il y a également le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou, qui va se tenir en fin septembre. On va donc s’y atteler en plus d’un certain nombre de textes qu’on devra relire dans le domaine du tourisme pour mieux structurer le secteur.
En ce qui concerne la culture, nous avons la Foire international du livre de Ouagadougou (FILO), qui va bientôt se tenir, et nous avons un grand projet : la mise en œuvre de l’Agence pour le développement des industries culturelles et récréatives pour rechercher les voies et moyens de financer la culture dans notre pays.
Nestorine Sangaré, ministre de la Promotion de la femme et du Genre
«Bientôt un service de sécurité pour les hommes et les femmes victimes de violence»
Les vacances se sont bien passées. On travaille essentiellement puisqu'on a eu l'occasion de se voir à quelques reprises. Je suis restée essentiellement au Burkina Faso, j'ai fait un petit saut en Côte d'Ivoire pour raison de famille et on a continué dans le travail. Le message que j'ai à annoncer aux femmes du Burkina pour cette rentrée est qu'il y a beaucoup d'espoir et qu'il y a beaucoup de nouvelles annonces à faire parce que nous allons faire une tournée pour annoncer tout ce qu'il y a en chantier en matière de réalisation.
Concrètement des maisons de la femme, des centres de promotion féminine à inaugurer, et également beaucoup de technologies à distribuer. Mes priorités pour cette rentrée, c'est de faire adopter le programme d’appui à l’autonomisation économique des femmes et le Fonds national genre, qui sont deux instruments essentiels sans lesquels on ne peut rien faire.
Qu’est-ce qui est prévu pour les hommes ?
Pour les hommes, nous avons prévu un programme spécifique, nous avons commander une étude sur les violences dont sont victimes les hommes, et nous allons mettre en place au sein du département un service de sécurité qui permette aux femmes et aux hommes victimes de violence qui ne veulent pas aller dans les services classiques de pouvoir avoir une prise en charge alternative et en tout cas un appui en médiation familiale.
Djibrill Bassolet, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale
«Des dispositions pour apaiser le climat social»
Avec le temps qui court, on n’a pas envie vraiment de prendre des vacances en bonne et due forme. Mais on a essayé quand même de se détendre autant qu'on peut, tout en gardant bien sûr un œil vigilant sur la situation nationale et aussi sur la situation sous-régionale que nous traversons. Dans tous les cas, on a mis ces moments d'accalmie à profit pour peaufiner les dossiers et je pense qu'il est grand temps qu'on se mette au travail.
Quels sont les grands dossiers du moment ?
Les grands dossiers du moment sont les dossiers que vous connaissez très bien et j'imagine que vous êtes conscients de la nécessité pour le gouvernement d'apaiser le climat social et politique. Des dispositions ont été prises par le président du Faso pour ce faire. Il est nécessaire aussi de répondre aux attentes des populations, en particulier en ce qui concerne les questions de la vie chère, et je pense qu'au-delà de la vie chère, il faut véritablement réfléchir sur comment créer des opportunités d'emploi pour cette jeunesse qui est de plus en plus nombreuse, bien formée et impatiente de jouer le rôle qui est le sien dans le développement social et économique dans le pays.
Yacouba Ouédraogo, ministre des Sports et des Loisirs
«Nous sommes sûr que nous allons nous qualifier pour la Coupe du monde»
Je place cette rentrée sous le signe de l'assurance parce que vous savez que les Etalons footballeurs nous ont habitués maintenant à un certain comportement, donc c'est dire que nous sommes vraiment sûr que cette semaine nous allons remporter notre première qualification pour la Coupe du monde.
Salif Lamoussa Kaboré, ministre des Mines et de l'Energie
«Nous allons accroître l’offre d’électricité»
Nous avons eu 15 jours de vacances. D'abord la première quinzaine, nous avons travaillé et nous sommes parti en vacances le 15 août comme je vous l’avais dit à la sortie du dernier conseil, je suis allé voir nos électeurs du Kourittenga, puis j'ai travaillé un peu, j'ai voyagé une semaine et voilà, on est prêt à reprendre le travail.
Quelles sont vos priorités ?
Nos priorités ? Je dis : j'ai quand même beaucoup de dossiers sur la politique du secteur des mines, sur la politique du secteur de l'énergie. Egalement visiter le chantier de la SONABEL et voir comment on peut augmenter l'offre d'électricité et, comme vous le savez, il y a beaucoup de travaux d'extension de réseau au niveau du territoire national avec plus de 500 localités que nous devons couvrir d'ici 2015. Je serai souvent sur le terrain pour voir l'état d'avancement des travaux et voir un peu comment les entreprises travaillent, parce que c'est un appel que je vais lancer afin que nous soyons donc au rendez-vous en matière d'augmentation de la capacité de production et aussi d'accessibilité des populations à l'énergie.
Diemdioda Dicko, ministre délégué chargé de l’Alphabétisation
«Le Sénat fait partie des bonnes choses»
Je suis resté sur le chantier du travail, donc j'ai passé mon temps à rencontrer nos producteurs alphabétisés pour voir exactement quel est l'impact de l'alphabétisation sur la production, c'est ce qui m'a amené au Sahel et dans la région de l'Ouest, notamment à Bobo-Dioulasso, à Orodara, à Banfora et à Houndé.
Et quel est l’impact de l’alphabétisation sur nos producteurs ?
Je pense que ça se passe très bien parce que nous sommes allé voir comment les unions provinciales et communales dans la région du Houet se comportaient après donc la clôture du projet PKF 014. Je pense que ça se passe très bien et les populations ou certaines d'entre elles, notamment des individus, ont créé des fermes d'élevage de poulet, d'élevage d'ovins et de caprins et je pense que c'est à encourager, ils ont même pris des crédits également avec leurs associations, et cela leur a permis d'être autonomes. En ce qui concerne les unions également, elles se comportent très bien parce qu'elles continuent également d'accompagner leurs membres qui produisent par exemple du maïs et du riz, et nous les avons également encouragés à créer des caisses d'épargne pour être beaucoup plus autonomes encore.
Que pensez-vous du rapport d’étape circonstancié sur le Sénat ?
En fait, vous avez suivi qu'on a remis le rapport des travaux au président, il faut certainement attendre maintenant que le président donne son verdict. Je pense bien que c'est tout à fait normal qu'à un moment donné la société civile, les partis politiques se retrouvent et discutent ensemble. C'est là aussi la République : la discussion, le dialogue, c'est ce qu'il faut encourager dans ce genre de crise, et je suis sûr et certain que nous allons finalement nous entendre, car, de mon point de vue, le Sénat qu'il soit mis en place aujourd'hui ou demain, un jour ou l'autre la société en aura besoin parce que c'est dans le cadre du renforcement de la démocratie.
Tant que nous avons besoin d'avancer, nous avons besoin également de perfectionner nos outils de travail, nos armes de travail notamment, c'est justement ce cadre de travail que sont donc l'Assemblée nationale, le Sénat et autres, c'est juste pour renforcer, ce n'est pas pour être budgétivore, comme le pensent certains. Non pas du tout. Moi, je ne le pense pas. La démocratie également a son prix. Vous avez suivi, du temps de la révolution, les CDR ont travaillé gratuitement, mais les gens se sont plaints, ils ont dit que la révolution n'est pas une bonne chose et qu’il faut passer maintenant à la démocratie, mais il faut payer le prix de la démocratie, et c'est ce que nous sommes en train de payer.
Le prix de la démocratie, c’est donc le Sénat ?
Pas tout à fait. Je n'ai pas dit le Sénat mais je veux dire tout simplement que la démocratie coûte cher. Ça vous le savez. La démocratie coûte cher, alors si vous ne voulez pas peut-être que la démocratie coûte cher, que chacun vienne travailler tranquillement et retourne sans rien demander. Tout coûte cher, mais si on veut les bonnes choses, les bonnes choses coûtent cher. C'est clair et de mon point de vue, le Sénat fait partie des bonnes choses.
Et que pensez-vous de l’attaque sur la Présidence par Romuald Tuina ?
Bon, je l'ai suivie comme vous, parce que je n'étais pas là, j'étais à Bobo. Pour ma part, c'est bien un individu qui s'est détaché tout seul pour aller commettre son forfait, c'est lui seul qui sait pourquoi il l'a fait et il est parti. Parce que après avoir pu cambrioler une banque, normalement il ne devrait pas revenir et s'il est revenu, c'est que peut-être il avait envie de se suicider. Mais ça ne valait pas la peine, c'est un Bobo, il aurait pu prendre simplement du bangui et puis partir.