Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a tenu son congrès extraordinaire le dimanche 22 septembre 2019 après une décision favorable de la justice. Cette rencontre qui a eu pour objectif principal la refonte des statuts du parti a aussi été l’occasion de nettoyer la grande cour du parti. Ainsi des exclusions et des suspensions ont été prononcées à l’encontre de nombreux militants, dont des cadres.
« Nous devons siffler la fin de la récréation. Nous avons assez fait preuve de patience et de tolérance. Nous n’avons plus affaire à de simples frondeurs mais à des dynamiteurs de notre parti. Il faut que cela s’arrête. Pour cela, il nous faut prendre des décisions courageuses. Aujourd’hui est un jour historique. Je vous invite à suivre les travaux. Vous ne pouvez pas avoir un pied dans le parti et un autre dehors. Soit vous avez les deux pieds dedans, soit vous avez les deux dehors. Nous aurons tous les deux pieds dedans ou nous serons dehors», mettait, ainsi, au point, Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dimanche à l’ouverture du congrès extraordinaire du parti. Cette rencontre des militants du parti de l’ex-président, Blaise Compaoré, avait pour principal objectif la refonte des statuts. En effet, le bureau politique national du CDP compte environ 1000 membres. Ce qui est contraire aux statuts qui limite le nombre à 600 personnes. Cet élargissement a, comme il faut s’attendre, provoqué des contestations.
Foi d’Eddie Komboïgo, pour éviter de disperser les énergies et se concentrer sur l’essentiel, à savoir la présidentielle de 2020, il a, en tant que président du parti, entrepris des démarches pour ramener le nombre de membres du bureau politique à 600.
Mais une rencontre à cet effet, sera perturbée par « des frondeurs » selon Eddie Komboïgo. N’empêche, la liste a, tout de même, été remaniée.
Passé cet épisode, des militants (Mahamadi Kouanda, Gnama Paco Drabo, Ambroise Tapsoba…) ont attaqué les irrégularités dans la composition du Bureau exécutif national en justice. Pour les plaignants, il y siège quatre personnes ne remplissant pas les conditions d’ancienneté. La justice n’ayant pas accédée à la requête, c’est d’ailleurs pourquoi, le congrès du 22 septembre s’est tenu.
Mais à l’issue de la rencontre dans l’après-midi, et comme le promettait le président Eddie plus tôt à l'ouverture, des sanctions, et non des moindres, ont été prises à l’encontre des « opposants ». Une bonne trentaine de militants ont ainsi écopé de suspension pouvant atteindre 12 mois ou purement d’exclusion. 17 personnes dont les noms suivent ont été exclus pour, entre autres :
- Refus de reconnaitre et de mettre en œuvre les orientations du président d’honneur et ce à l’encontre des termes de la résolution du 7ème congrès ordinaire relative au statut du Président d’honneur
- actions de blocage du fonctionnement du Parti et de tentative de liquidation du parti aux moyens de recours extérieurs au Parti.
- acte d’insubordination à travers la tenue d’une conférence de la section provinciale du Sanmatenga malgré les instructions du Président du parti de sursoir à cette activité
sorties médiatiques portant atteinte à l’image du fondateur et du Parti
Les exclus
Rasmané Daniel Sawadogo (député)
Gnama Paco Drabo
Roukietou Seni/Sow
Mahamadi Lamine Kouanda
Césaire Ky
Seydou Touré
Fatoumata Ouédraogo/Ziba
Ousseni Jacques Bado
Léonce Koné
Soumaïla Sana
Ambroise Tapsoba
Issouf Sakandé
Salia Sanou
Mathieu Sanou
Ousmane Toé
Saratou Yaméogo
Seydou Gnapegue Dao
Les suspendus :
Boureima Badini
Yahaya Zoungrana (député)
Jean Koulidiati
Salam Dermé
Alpha Yago
Juliette Bonkoungou/Yaméogo (députée)
Boureima Sawadogo
Constant Ouédraogo
Roland Diallo
Adama de Daouda Ouédraogo