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Le Quotidien N° 859 du 5/9/2013

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Gouvernement burkinabè : une rentrée à hauts risques
Publié le jeudi 5 septembre 2013   |  Le Quotidien


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Activités Gouvernementales: Conseil des ministres du mercredi 12 septembre 2012


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Cette rentrée sera déterminante dans la vie sociale et politique au Burkina Faso. De nombreux points de crispation entre acteurs de la vie sociopolitique sont en effet en attente d’être résolus. Mais le gouvernement semble faire comme si de rien n’était, comme s’il s’agissait d’une rentrée ordinaire. Le danger dans un pays, c’est que ses dirigeants adoptent la politique de l’autruche et fassent semblant d’être amnésiques. Peut-on oublier les gigantesques marches de l’opposition contre le Sénat, la mobilisation exceptionnelle des syndicats et de la société civile contre la vie chère, les violentes émeutes estudiantines contre la fermeture des cités, l’attaque survenue au palais présidentiel qui a laissé un mort sur le carreau ? Balayer d’un revers de main ces événements majeurs, survenus en l’espace de ces trois derniers mois, ce ne serait même pas être oublieux, c’est être irresponsable. On ose donc espérer que le gouvernement burkinabè, sous les dehors de normalité qu’il donne à cette rentrée, a une pleine conscience des enjeux de l’heure. Car les semaines et les mois à venir, sans verser dans un pessimisme morbide ou avoir des penchants masochistes, ne sont guère rassurants. Le Burkina est assis sur une bombe à retardement et toute personne honnête ne peut le nier. Il ne s’agit pas de voiler la réalité pour faire plaisir au monde, il faut la regarder en face pour mieux l’affronter. Face à une situation sociale et politique aussi délétère, on ne peut pas faire comme si de rien n’était et bâtir des châteaux en Espagne.
Un pays peut-il raisonnablement entreprendre des projets de développement, voire « intensifier les actions de terrain », dans un contexte de crise comme celle que vit le Burkina ? On en doute fort. Ce serait comme bâtir une fondation sur du sable. Car la réceptivité et l’appropriation des populations de toute action de développement peuvent être affectées par le contexte malsain actuel. Il convient donc, avec courage, d’assainir ce climat lourd, avant de parler de programme quinquennal. C’est malheureux de le dire, mais cet avant-dernier virage avant la fin du mandat de Blaise Compaoré s’annonce sous des auspices difficiles. Au moment même où il faut accélérer les réalisations socioéconomiques pour présenter un bilan aux populations en 2015, le régime s’est engagé dans une logique qui pourrait briser cet élan. La mise en place du Sénat, par exemple, est un des ingrédients de ce cocktail explosif. Sur la question, le président, après avoir feint de reculer, reste attaché à l’institution. Du coup, c’est l’ensemble des autres secteurs de la vie du pays qui risquent d’en pâtir, à commencer par le système scolaire.
La rentrée scolaire est en effet le premier test de ce que sera la situation nationale. A l’allure où vont les choses, elle risque d’être perturbée non seulement à cause des conséquences collatérales du Sénat, mais aussi en raison des difficultés propres au système éducatif. Ensuite, il y a toute l’actualité sociale marquée par des revendications syndicales non satisfaites. Sans parler bien sûr de l’opposition qui jugera le rapport sur le Sénat insatisfaisant. Partout donc, sur tous les fronts (éducatif, syndical, politique), c’est la veillée d’armes. Si on ne règle pas ce préalable que constitue la crise sociopolitique, rien de viable ne peut s’entreprendre. Le président du Faso qui attaque la dernière phase de son mandat doit donc se pencher sur les questions de frictions nationales. Sinon, le reste de son magistère pourrait être empoisonné par des troubles plus ou moins graves. A moins de vouloir susciter un tel climat à des fins inavouées, il n’y a pas de raison que les exigences du peuple ne soient pas entendues. Certes, un semblant d’écoute s’est manifesté avec la relecture du format du Sénat, mais le malentendu fondamental à l’origine de la crise demeure à savoir, la question de l’article 37. Pour rassurer ses concitoyens et instaurer un climat apaisé, le président du Faso doit s’adresser au peuple de façon solennelle sur cet article de la Constitution au cœur de la controverse. En tout état de cause, le contexte explosif actuel nécessite un signal fort des gouvernants, pour éviter une rentrée chaotique au pays

La rédaction



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