Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Motifs sécuritaires évoqués pour interdire la marche des syndicats: L’Opposition estime que c’est une fuite en avant du Pouvoir

Publié le mardi 17 septembre 2019  |  NetAfrique.net
Marche
© aOuaga.com par Aristide Ouédraogo
Marche du syndicat national des administrateurs civils et adjoints
Mercredi 26 juin 2019. Ouagadougou. A lieu la marche du syndicat national des administrateurs civils et adjoints.
Comment


Déclaration liminaire

Bonjour Mesdames et Messieurs de la presse ! Après un mois de pause pour des raisons de congés de l’Administration du CFOP, les points de presse hebdomadaire reprennent aujourd’hui. Nous sommes ravis de vous retrouver, et d’échanger avec vous sur des sujets relatifs à la vie de la Nation.
De prime abord, à l’occasion de l’An IV du Putsch manqué de 2015, nous vous demandons d’observer une minute de silence, en la mémoire de toutes les victimes de ces événements douloureux.
Nous proposons aujourd’hui de traiter des sujets d’actualité ci-après :
-l’évolution de la situation sécuritaire,
-la crise dans le secteur de la santé,
-la santé du Général Djibril BASSOLE,
-et la marche-meeting de l’Union d’action populaire (UAP).

Chers journalistes,
L’Opposition politique note avec désolation, la dégradation continue de la situation sécuritaire dans notre pays. Les Burkinabè gardent en mémoire l’événement tragique de Koutougou, du nom de cette commune où 24 de nos soldats ont péri le 19 août dernier dans une attaque terroriste d’envergure. D’autres attaques contre des militaires et des civils ont été enregistrés. L’un des derniers faits en date, c’est le retrait des policiers du Commissariat de Djibo. L’information a été donnée par la presse. La Direction générale de la police nationale, elle, parle de repli tactique.
Heureusement, les nouvelles informations données par les médias font état de l’arrivée massive de militaires à Djibo, ce qui rassure les populations en général et les habitants de cette ville en particulier.
Ces tristes événements sont venus accélérer le mouvement des populations des zones attaquées. Alors que la Rentrée scolaire aura lieu dans deux semaines, des centaines de bâtiments scolaires sont occupés par nos frères et sœurs refugiés internes.

L’Opposition politique salue l’élan de solidarité à l’endroit de nos compatriotes déplacés. Elle plaide toutefois pour la construction de camps de déplacés dans les sites où il n’y en a pas. Cela permettra non seulement de libérer les écoles pour les élèves, mais aussi de créer de meilleures conditions pour la sécurité, la santé et le logement acceptable des déplacés, en attendant des solutions à moyen et long termes.

L’Etat a déjà trouvé une solution pour permettre aux élèves en classe d’examen et en situation de déplacés de composer pour les examens de fin d’année. Cette solution pourrait être appliquée à l’année scolaire, avec des écoles sous tentes temporaires et sous surveillance sécuritaire.

Dans le même registre sécuritaire, en vue d’apporter une réponse endogène à la crise, la CEDEAO s’est dotée d’un plan d’actions 2020-2024 d’un milliard de dollars US. C’était à l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO et du G5 Sahel contre le terrorisme, qui s’est tenu à Ouagadougou le 14 septembre dernier. L’Opposition burkinabè salue cette initiative de la CEDEAO. Elle souhaite que, précisément au Burkina, l’argent soit effectivement investi dans la formation et l’équipement des FDS, et non dans les poches d’individus véreux qui bâtiront des châteaux et rouleront carrosse. D’autant que le Président de l’ASCE/LC lui-même, Luc Marius IBRIGA, a récemment pointé du doigt, à travers une interview accordée à Libre Infos, la corruption dans le secteur de la Défense.

Chers amis de la presse,
Depuis le 27 novembre dernier, le Syndicat national de la santé humaine et animale (SYNTSHA) et d’autres syndicats de la Santé sont en grève.
Cette grève a entrainé une crise profonde du système sanitaire, avec des conséquences dévastatrices sur les patients et sur toute la population. A titre d’illustration, les blocs opératoires des CHU de Ouagadougou (Yalgado, Tengandogo, Bogodogo) et de Bobo Dioulasso sont saturés à cause du nombre élevé d’évacuations sanitaires locales et en provenance des autres provinces.

Cette crise joue aussi sur la qualité de la formation des paramédicaux et des médecins dans les formations sanitaires. De même, elle entrave la bonne formation des étudiantsen science de la santé, des élèves des écoles nationales de santé publique (ENSP) et des écoles privées de santé.
Les revendications des travailleurs de la santé ont trait, entre autres, aux ressources humaines, aux équipements, aux consommables et autres matériels de travail. C’est donc à juste titre, car les travailleurs n’arrivent plus à répondre convenablement aux attentes des populations dans les conditions de travail actuelles.

Toutefois, au regard de la catastrophe humanitaire en cours, l’Opposition politique demande auxacteurs concernés de privilégier le dialogue, pour trouver au plus vite une issue à cette crise. Pour cela, il est nécessaire que Gouvernement respecte enfin ses engagements, et que les travailleurs de la santé suspendent ou, tout au moins, allègent leur mot d’ordre de grève.

Mesdames et Messieurs, parlons toujours de santé, précisément du cas Général Djibril BASSOLE. L’ancien ministre des affaires étrangères a été condamné à dix ans de prison ferme le 02 septembre dernier, dans le cadre du procès du Putsch manqué. Mais Djibril BASSOLE est malade depuis quelques temps, ce qui lui avait valu son évacuation en Tunisie en début d’année. Son séjour de Tunisie a été écourté et ses soins interrompus. Monsieur BASSOLE devait repartir en Turquie le 10 mai dernier pour poursuivre ses soins, conformément à ce qui avait été promis par les plus hautes autorités du pays. Malheureusement, le Général n’a pas encore reçu d’autorisation du Gouvernement pour aller se soigner à ses frais.
Le mardi passé, la fille de Monsieur BASSOLE alertait l’opinion et les autorités sur la dégradation de la santé de son père.

L’Opposition politique demande aux autorités burkinabè de permettre à Monsieur Djibril BASSOLE d’aller se soigner. Nous respectons la décision de justice, mais nous respectons tout aussi le droit à la vie et le droit à la santé qui sont des impératifs humanitaires. Dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à Monsieur BASSOLE parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé.

Chers journalistes,
Vous en avez été témoins, une vingtaine d’organisations syndicales et de la société civile, regroupées au sein de l’Union d’action populaire (UAP) ont organisé hier lundi une marche-meeting à travers le pays.
A Ouagadougou et dans d’autres villes, la manifestation a été déclarée non-autorisée par les autorités locales. Pour cette raison, les Forces de l’ordre ont dispersé, essentiellement à Ouagadougou, à coups de gaz lacrymogène les manifestants.

Pour l’Opposition politique, au regard des revendications que nous jugeons légitimes, les autorités n’avaient pas de raison d’empêcher la marche-meeting. En effet, de citoyens ont usé de leurs droits civiques garantis par la Constitution et les lois, pour dénoncer la manière dont notre pays est dirigé.
L’Opposition note d’ailleurs que les manifestants se sont exprimés de manière pacifique, dans l’ordre et la discipline. C’est tout à leur honneur.

Malheureusement, l’Opposition politique déplore les blessés enregistrés suite à l’usage excessif de la force publique. Nous souhaitons prompt rétablissement à ces blessés.

Concernant l’idée véhiculée par le Pouvoir, selon laquelle la marche-meeting était inopportune, l’Opposition estime que c’est une fuite en avant. En effet, le MPP lui-même mène quotidiennement des activités politiques au Burkina et hors du Burkina, malgré l’insécurité. Des cas de détournements sont enregistrés, malgré l’insécurité. Donc, ce ne serait pas une manifestation pour exiger, entre autres d’ailleurs, la sécurité, qui serait inopportune.
Mesdames et Messieurs les journalistes, c’était là la substance de notre message de ce jour. Merci pour votre constante attention ! Nous sommes disponibles pour répondre à vos questions.
Commentaires