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Indemnisation des militaires et fonctionnaires de la police nationale radiés : Des mécontents crient leur ras-le-bol

Publié le samedi 14 septembre 2019  |  NetAfrique.net
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© Autre presse par Yaya Boudani
Camp CRS : mouvement d`humeur de policiers
Des policiers manifestent leur humeur le 18 avril 2017 devant le camp de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) contre la mauvaise gestion du service payé à savoir la rémunération des prestations de sécurité assurées par des agents de la police nationale dans des services, des institutions et des sociétés privés
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Conviés à une rencontre avec le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), les militaires et policiers radiés suite aux mutineries de 2011 ont eu droit à une explication sur la mise en œuvre du décret relatif à leur indemnisation. Pendant qu’une partie de ceux-ci se dit satisfaite de la proposition faite par le HCRUN, d’autres s’insurgent contre celle-ci et crient à l’injustice. Et pour exprimer leur mécontentement, ils ont simplement vidé la salle.

Trois millions cinq cent mille francs CFA et une formation de trois mois à un métier, voilà ce qui a été retenu en guise d’indemnisation des militaires et policiers radiés qui n’ont pas été condamnés par la justice. Ceux condamnés, par contre, recevront la somme d’un million cinq cent mille francs CFA. Pour Léandre Bassolé, président du Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), ces propositions ont été faites en vue d’aller à la réconciliation nationale. Selon lui, les différentes parties prenantes ont participé de bout en bout aux débats qui ont abouti à ces propositions. Toutefois, il reconnaît qu’il y a eu un rejet de la part des militaires et policiers radiés avant que les propositions faites ne soient examinées. Ce rejet avait été fait par notification, mais quelque temps après, les intéressés seraient revenus sur leur décision, indiquant qu’ils ont eu l’impression de n’avoir pas été bien compris. La rencontre de ce jour avait donc pour objectifs de mieux expliciter le contenu du décret de mise en œuvre et de recueillir les différents avis, que se chargera de transmettre au gouvernement.

Mais les participants à la rencontre de ce vendredi 13 septembre avaient deux positions diamétralement opposées : d’un côté, il y avait ceux qui estimaient que les propositions faites par le HCRUN leur allaient droit au cœur, donc qui demandaient que la mise en œuvre de celles-ci soit effective en début octobre comme prévu ; et de l’autre, il y avait ceux pour qui lesdites propositions étaient discriminatoires, semaient les graines de la division en leur sein et étaient injustes.

De l’avis d’Ismaël Dao, un des mécontents, « ce décret n’aura pas contribué à apaiser les cœurs des militaires et policiers, car le problème n’a pas été résolu mais simplement déplacé ». Il ajoute que les sommes proposées ne permettront pas la réinsertion socioprofessionnelle des bénéficiaires. Pour ses camarades et lui, ils ont été trahis à la dernière minute ; ils s’attendaient à mieux que cela comme proposition. Mesmin Bénao, quant à lui, estime que les radiés qui ont été acquittés par la justice devraient être dédommagés. « Il y a des gens qui n’ont pas été présentés au procureur parce que leur dossier était vide ; d’autres, après les enquêtes, ont été acquittés. Je ne comprends donc pas pourquoi ceux-ci ne peuvent pas réintégrer leurs services respectifs. Non seulement ils devraient être réintégrés, mais en plus l’Etat devrait leur payer des dommages et intérêts pour les avoir sanctionnés injustement ».

Dans une série de questions où la colère des radiés montait, l’un des porte-parole des ex-policiers a invité ses camarades à quitter la salle, estimant que ces propositions sont un manque de respect à leur égard. Il précise toutefois qu’ils poursuivront la lutte jusqu’à obtenir gain de cause et estime que le président du HCRUN devrait rendre sa démission face à cette situation. Par ailleurs, il dit prendre l’opinion à témoin de leur patience depuis 8 ans sans s’être comportés de manière indécente.

Léandre Bassolé a dit comprendre la position des uns et des autres et a assuré que l’institution est et sera toujours ouverte au dialogue. Quant à ceux qui sont partants pour les propositions faites par la structure qu’il dirige, il les a invités à passer au HCRUN signer et récupérer les dossiers les concernant.
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