Le secrétariat permanent du G5 Sahel a organisé une réunion des ministres en charge de la sécurité des pays du G5 Sahel, le mercredi 11 septembre 2019 à Ouagadougou.
A l’instar des ministres en charge des affaires étrangères et ceux de la défense, les responsables des départements de la sécurité des pays membres du G5 Sahel intègrent l’architecture institutionnelle de l’organisme sous régional. Une rencontre s’est tenue à cet effet, le mercredi 11 septembre 2019 à Ouagadougou. Ce rendez-vous a été précédé, quelques jours plus tôt, d’une réunion des directeurs généraux des polices nationales avec l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) pour mettre en place un schéma de coordination des actions. L’architecture institutionnelle définie dans le cadre de cette coopération se présente en cinq paliers : le secrétaire permanent du G5 Sahel, le président du comité défense et sécurité/format sécurité, le coordinateur régional des Plateformes de coopération en matière de sécurité (PCMS), le conseiller police de la force conjointe du G5 Sahel et du secrétariat d’Interpol et les bureaux centraux nationaux d’Interpol. «Nos réflexions autour de la problématique de la prise en compte des forces de sécurité intérieure dans la lutte contre le terrorisme devraient nous amener à faire des propositions concrètes et pertinentes à l’attention de nos chefs d’Etat», a souligné le ministre burkinabè de la Sécurité, Ousséni Compaoré.
L’un des points importants de cette rencontre, a-t-il dit, est de définir la place des forces de sécurité intérieure dans les activités du G5 Sahel. Pour M. Compaoré, si ces forces sont, pour le moment, moins sollicitées dans le combat antiterroriste, la réponse au terrorisme se doit dorénavant d’être globale et inclusive, prenant en compte les besoins de protection des populations en collaboration étroite avec l’action militaire. «La présente réunion constitue une étape importante en ce qu’elle va nous permettre d’occuper réellement notre place dans le G5 Sahel», a-t-il soutenu. Ousséni Compaoré a, néanmoins, précisé que l’efficacité de ces forces requiert un renforcement de leurs capacités opérationnelles et a, par conséquent, requis l’engagement des partenaires qui accompagnent l’institution. Les interventions dans le cadre du G5 Sahel n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances, a admis le secrétaire permanent de l’institution, Maman Sambo Sidikou. De ce fait, il y a lieu, selon lui, de dynamiser la plateforme de coopération et d’accélérer l’opérationnalisation des structures nationales. Le secrétaire permanent a surtout relevé la nécessité d’actions urgentes et rigoureuses.
Partenariat avec les agences spécialisées de l’ONU
Cette rencontre est inédite, selon les termes du ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, c’est la première fois que les ministres en charge de la sécurité se réunissent dans le cadre des rencontres du G5 Sahel. Cela découle, a-t-il expliqué, de la volonté des chefs d’Etat qui ont éprouvé le besoin d’aborder le problème du terrorisme dans l’espace sahélien sous l’angle de la coordination sur le plan de la sécurité et des renseignements. «C’est une dimension qui nous paraît nécessaire, complémentaire de toutes les actions qui ont été menées jusqu’à présent. Ainsi, nous sommes en présence d’un dispositif complet, parce que je suis convaincu que l’ensemble des mesures que nous allons prendre désormais vont améliorer progressivement la situation face au terrorisme», a soutenu M. Bazoum. A l’entendre, les résultats du dispositif issu de ces travaux vont se situer en amont de l’action militaire. «La réponse au terrorisme est militaire, mais nous avons besoin de coordonner nos renseignements de même que toutes les actions qui peuvent découler des informations susceptibles d’être acquises dans le cadre de ce dispositif que nous allons désormais mettre en place progressivement», a expliqué le ministre nigérien en charge de la sécurité. S’il a indiqué que le travail de réflexion qui les réunit à Ouagadougou ne consiste pas à «définir des stratégies qui seront portées à la connaissance du public, et partant, des terroristes», Mohamed Bazoum a assuré que ces réflexions vont «être utiles dans la bataille longue et multidimensionnelle contre le terrorisme».
Le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, a félicité les pays du G5 Sahel pour avoir pris en compte la dimension sécurité intérieure dans leur organisation, tandis que le représentant spécial des Nations unies auprès de la CEDEAO et du G5 Sahel, Mohamed Ibn Chambas, a salué la volonté de l’organisation des pays du Sahel de créer une véritable convergence entre les actions et objectifs qui seront fixés par le sommet extraordinaire de la CEDEAO élargi à la Mauritanie, au Tchad et au Cameroun qui se tiendra aux lendemains de cette rencontre ministérielle. «A cet égard, je réitère l’engagement des Nations unies à aider à l’opérationnalisation du G5 Sahel et au renforcement de la coopération et de la collaboration avec les partenaires, notamment, la CEDEAO.
L’appui des Nations unies consisterait dans la mise à disposition de l’expertise appropriée dans la mise en œuvre des priorités du G5 Sahel à travers un partenariat renforcé avec les agences spécialisées du Système des Nations unies», a déclaré le représentant spécial des Nations unies.