Introduit au Burkina Faso en 2009 et soutenu par le Programme National de Biodigesteurs du Burkina Faso (PNB-BF), le biodigesteur est un système de production de biogaz utilisé pour combler des besoins en énergie domestique et en engrais, mais aussi pour contrer les effets des changements climatiques.
De la digestion animale à la digestion anaérobie
Le biodigesteur est un réceptacle hermétique semi-enterré de plusieurs m3, dans lequel on recueille les matières organiques des animaux. Mélangées à de l’eau et en absence d’oxygène, elles se décomposent en produisant du biogaz (principalement du méthane). Ce combustible est ensuite aspiré et redirigé vers les appareils de cuisson ou d’éclairage. Les boues résiduelles, riches en nutriments, sont elles récupérées au terme du processus de fermentation pour être utilisées comme fertilisants. D’après les exemples cités dans le rapport de la conférence internationale sur la technologie du biodigesteur du 10-12 octobre 2017[i], un biodigesteur de 4m3 alimenté avec 20 à 40 kg de matières organiques journaliers a un rendement de 800 à 1600 litres de gaz par jour et plus de 20 tonnes de compost par an.
Plusieurs défis, une solution
Le déploiement des biodigesteurs au Burkina Faso représente une réponse à des enjeux économiques, environnementaux et sociaux auxquels le pays doit faire face.
Dans les zones rurales vivent les ménages les plus précaires, pour lesquels l’accès aux énergies modernes est très limité. D’autre part, l’agriculture et l’élevage occupent plus de 80% de la population active du pays et les besoins en fertilisation de la terre sont donc très importants. Aussi, le Burkina est fortement dépendant des importations de produits pétroliers pour ses besoins en énergie et en intrants agricoles. L’installation à grande échelle de cette technologie permettra de faire des économies substantielles.
D’autre part le biodigesteur est un substitut aux énergies fossiles et un véritable piège à méthane, à ce titre il œuvre à réduire les gaz à effet de serre.
Enfin l’apport social réside dans l’amélioration notable des conditions de vie des populations rurales qui n’avaient jusqu’alors pas accès à l’énergie.... suite de l'article sur Autre presse