La 5e édition du Festival Ouaga New-York (FONY) se tiendra, du 20 au 22 septembre 2019 aux Etats-Unis. Dans cette interview, le coordonnateur général du FONY, Gérard Kiswensida Koala, entrepreneur culturel burkinabè vivant aux USA depuis 15 ans, fait le point des préparatifs de l’événement.
Sidwaya (S.) : Quel est l’objectif du Festival Ouaga New-York (FONY)?
Gérard Koala (G.K.) : Le Festival Ouaga New-York (FONY) est un événement majeur culturel de la diaspora burkinabè aux Etats-Unis, dont l’objectif est de trouver un cadre adéquat de retrouvailles pour nos compatriotes. Autrement, c’est de permettre aux filles et fils d’un même pays, de se retrouver pour magnifier leur culture, le Burkina Faso étant reconnu comme un pays culturel avec des manifestations tels le FESPACO, le SIAO, la SNC, les Nuits atypiques de Koudougou, etc. De plus, nous pensons que par la culture, nous pouvons mieux situer le Burkina Faso sur la carte.
S. : La 5e édition du FONY aura lieu du 20 au 22 septembre 2019 à New-York sous le thème : «Culture sans frontières». Quelles seront les innovations dudit rendez-vous?
G.K. : La plus grande particularité est que pour la toute première fois, le FONY s’ouvre à d’autres pays. Nous aurons quatre pays africains invités : le Cameroun, le Mali, le Congo et le Togo. Une autre innovation est que pour la toute première fois, le FONY se passera à l’air libre, sur une grande esplanade de Harlem au cœur de New-York. Aussi, le spectacle sera entièrement gratuit, contrairement aux autres éditions où c’était dans une salle fermée et l’accès payant. Nous pensons à travers ces trois grandes innovations, donner une autre dimension à ce festival qui est aujourd’hui assez connu dans le monde.
S. : Quels sont les artistes burki-nabè et étrangers qui composeront le plateau artistique?
G.K. : Nous avons l’artiste camerounais Le Roi Napoléon, qui évolue dans la musique traditionnelle camerounaise, le ta-lentueux artiste congolais, Isa Katalé, qui fait de la rumba et du dombolo, la grande griotte cantatrice malienne, Django Diabaté et enfin le groupe Oti du Togo qui fait la musique folklorique. En ce qui concerne le Burkina Faso, nous avons le talentueux Aroun, qui a fait ses preuves à Ouagadougou avant de se rendre aux Etats- Unis d’Amérique. Il y aura également le doyen Issouf Compaoré qui a fait danser des générations. Il sera fait ambassadeur de la musique burkinabè auprès de la diaspora pour toute son œuvre discographique.
S. : En dehors des prestations artistiques, d’autres activités agrémenteront-elles cette journée ?
G.K. : Nous aurons une rencontre professionnelle le 20 septembre, au cours de laquelle un panel sera ouvert aux investisseurs potentiels burkinabè de la diaspora. Il y aura une exposition des produits burkinabè afin de montrer aux festivaliers les potentialités de nos producteurs en matière de transformation des produits locaux, par exemple le sésame, le vin à base du miel, les mangues séchées, etc. En plus des défilés de mode, nous allons exposer aussi le textile, parce que le Burkina aujourd’hui avec son kôkô-donda est une référence en la matière. Nous aurons également l’art plastique burkinabè, qui sera en exposition afin de montrer la grandeur de notre pays à travers sa culture et le talent de ses artistes.
S. : Le budget prévisionnel du FONY 2019 est d’environ 25 millions FCFA. Est-il bouclé?
G.K. : Non, le budget n’est pas encore bouclé et depuis la première édition, nous avons des difficultés à boucler le budget. Nous n’avons pas de subvention pour le moment des Etats- Unis ni d’une institution internationale. Nous avons un soutien permanent de l’Etat burkinabè à travers le ministère de la Culture qui nous facilite l’arrivée des artistes invités. Mais nous avons, entre autres, mécènes et des partenaires privés qui nous accompagnent. La majeure partie du budget est, du reste, couvert par le financement propre des membres de la coordination du FONY. Nous lançons donc un appel aux bonnes volontés, aux opérateurs économiques, aux Burkinabè qui pensent qu’il est important de valoriser notre pays hors des frontières de nous soutenir.
S. : Les personnes désireuses de prendre part au FONY auraient, depuis les éditions passées, des difficultés à obtenir un visa auprès de l’ambassade des USA au Burkina. Des dispositions sont-elles prises à ce niveau?
G.K. : Selon les lois américaines, est autorisé à entrer dans le territoire américain, tout individu qui en fait la demande, de titre de séjour et qui répond aux critères demandés, voulus par le consulat américain du pays où le visa est demandé. Et en tant qu’organisateur d’évènementiels, tout ce que nous pouvons est de faire comprendre aux artistes invités, qu’ils doivent prendre toutes les dispositions pour avoir assez de crédibilité par leur travail avec des preuves qu’ils sont effectivement des artistes. Ils doivent disposer des documents qui soutiennent que ce sont des artistes, tels des dossiers de presse, des lettres de recommandation de certaines personnalités, etc.
S. : Le FONY se tiendra-t-il un jour à Ouagadougou?
G.K. : Nous croyons que c’est une bonne idée. Cela nous faciliterait les choses sur l’aspect organisationnel. Car, il est facile d’organiser un FONY à Ouagadougou qu’à New-York. Nous pourrions le faire de manière alternée entre Ouagadougou et New York. Si nous avons des partenaires techniques qui vont nous financer sur place et nous donner des garanties de pouvoir le faire à Ouagadougou, ce sera l’occasion de faire venir des artistes soit de la diaspora burkinabè vivant aux Etats-Unis soit américains à Ouagadougou. Les échanges culturels sont l’un des objectifs du FONY.