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Violences armées au Burkina : «Plus d’un demi-million de personnes ont vu leur accès aux soins de santé rompu»

Publié le dimanche 8 septembre 2019  |  FasoZine
Croix-Rouge
© Autre presse par DR
Croix-Rouge burkinabè: «faire en sorte que la cause humanitaire soit entendue partout»
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Le président mondial du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer, est en visite au Burkina Faso depuis le 5 septembre dernier. A cet effet, il a échangé avec la presse nationale ce vendredi 6 septembre 2019 à Ouagadougou. Les sujets liés à la situation humanitaire au Burkina Faso ainsi que les activités d'assistance mises en œuvre par le CICR au profit des personnes déplacées internes étaient au centre des discussions.

Le président Peter Maurer a affirmé que le comité est particulièrement préoccupé pour ''les centaines de milliers"de personnes pour qui l'accès aux soins de santé devient chaque jour plus difficile du fait de la violence. En effet, depuis 2016, de ''sérieuses'' conséquences humanitaires dans la région du Sahel mais aussi dans d'autres parties du pays sont causées par une « spirale de violence armée dont les communautés et les familles sont les principales victimes ».

A en croire les statistiques du CICR, les accès aux soins de santé sont en danger. En effet , il a été révélé au cours de cette conférence de presse que plus d'un demi- million de personnes ont vu leur accès aux soins de santé rompu ou drastiquement diminué dans les six derniers mois à cause de la violence armée. Le nombre de centres de santé fermés ou en service minimum a été multiplié par 12 en 8 mois. Depuis fin août 2019, environ 125 centres de santé étaient touchés, dont 60 fermés, 65 fonctionnant au ralenti. Les régions du Sahel et du Centre -nord sont les plus touchées par cette situation.

« Il y a rarement un domaine d'activité humanitaire qui peut avoir des conséquences à long terme aussi néfaste que la destruction de centres de santé. Nous devons nous engager pour rétablir ces services et reprendre un minimum de service. Le ralentissement de l'offre sanitaire pourrait être à long terme à l'origine de certaines épidémies voire la résurgence de certaines maladies disparues » a déclaré M. Maurer qui a ajouté qu’ « entre mai 2018 et juillet 2019, le CICR a répertorié 26 incidents violents touchant directement les personnes de santé, leurs biens ou leurs véhicules. Plus de la moitié de ces incidents ont eu lieu dans la région du Sahel ».

La multiplication de nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays, l'augmentation générale de l'insécurité alimentaire, le changement climatique exacerbant les conséquences des conflits et violences armées dans la région sahélienne sont aussi des difficultés auxquelles il faut faire face.

Entrant dans le cadre des activités mises en œuvre par le CICR, une vaccination de 68 000 animaux a été organisée en début 2019 dans la province de l'Oudalan pour renforcer les moyens de subsistance de nombreuses familles. Toutefois, l'objectif cette année est d'en toucher 450 000. « Avec des volontaires qui sont sur toute l'étendue du territoire, nous apportons notre aide à la distribution et cela facilite le travail » fait savoir Denis Bakyono, président de la Croix-Rouge burkinabè.

Pour ce qui concerne les personnes déplacées, jusqu'à présent, « 21 000 personnes ont été prises en charge » grâce à l'appui en kits médicaux du CICR dans les districts sanitaires de Djibo (Sahel), Barsalogho (Centre -Nord) et dans trois centres médicaux (Sahel, Est et Centre- Nord). 22 000 personnes déplacées ont reçu une assistance alimentaire touchées par la violence dans les régions du Sahel et du Nord.

En outre, une campagne de vaccination d'enfants dans la zone de Djibo abritant des personnes déplacées a été soutenue. Des points d'eau ont été réhabilités et 7800 personnes en ont bénéficié jusqu'à présent.
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