Le mercure du thermomètre du Faso est remplacé cette semaine par du gaz butane. Ce combustible désormais adopté dans le quotidien du Burkinabè, et du Ouagalais plus particulièrement, manque dans les bouteilles. Ce sont les soupirs désolés et exaspérés des consommateurs qui l’ont remplacé.
La SONABHY, encore !
Au banc des accusés, la nationale des hydrocarbures. Elle n’a plus assez de gaz à livrer aux distributeurs parce qu’elle n’a plus assez d’argent pour en acheter, dit-on.
Une fois pour toutes, il faut mettre fin à ce rituel qui se répète à l’envi et qui a tendance à prendre les gens pour des moutons de Dori ! Est-ce le gouvernement qui ne donne pas assez de sous à la SONABHY ? Le budget de la SONABHY n’est-il pas voté en tenant compte des prévisions ? Qui ou qu’est-ce qui empêche la SONABHY de disposer de sous ?
Les élections ?
En attendant d’en avoir la preuve, et quel que soit l’argument qu’on avancera, force est de reconnaître que c’est troublant que le réservoir financier de la SONABHY soit en panne sèche à quelques semaines du lancement de la campagne électorale.
Même si l’heure est à la chasse au plus corrompu corrupteur, cette situation renforcera le sentiment que la SONABHY, comme toutes ses sœurs de sociétés d’Etat, est une vache à lait qu’on trait pour servir quelque intérêt égoïste de quelques individus au grand dam des populations qui, actuellement, ne savent plus à quel feu se vouer pour cuire leur repas. Eh oui, parce que le charbon de bois est de plus en plus intouchable (environ 6000 F CFA le sac) et pas besoin de parler du bois de chauffe.
Les véreux, Dieu vous voit !
Pendant ce temps, il y a des Burkinabè (sic) véreux qui n’ont pas peur de Dieu ou de leurs ancêtres et qui profitent pour s’engraisser des souffrances de leurs compatriotes. Certains revendeurs, en effet, augmentent le prix de la bouteille de gaz. De 4000 F CFA à 5000 F CFA pour la bouteille de 12 kg et de 1640 FCFA à 2000 F CFA, sinon plus, pour le 6 kg. Est-ce que Dieu a dit qu’en cas de pénurie, il faut augmenter le prix des choses ?
C’est quoi ces livreurs à domicile ?
Parallèlement, un autre réseau « bizarre » est en train de se mettre en place. C’est une sorte de société invisible qui hameçonne les populations et leur livre du gaz à la demande et à domicile à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit. La seule condition, être abonné à leurs services. L’abonnement coûte 2 500 F CFA par an et la bouteille livrée est de 4 500 F CFA et 2 500 F CFA respectivement pour le 12 et le 6kg.
Si c’est vrai que c’est illégal, il faut sévir. Et même si c’est légal, il y a de l’exploitation des gens qui ne dit pas son nom, surtout en ce moment où le gaz est devenu aussi rare qu’une chèvre dans l’antre d’une hyène ! C’est à se demander justement où est-ce qu’ils gagnent le gaz, eux.
Pardonnez, vendeurs de bouteilles vides, vendez-les vides !
Perpendiculairement et paradoxalement à tout cela, il y a également ces vendeurs de fioles à gaz vides qui vendent de plus en plus des bouteilles pleines. Et à voir parfois le nombre de bouteilles à gaz remplies qui remplissent leurs boutiques, on se demande si ce ne serait pas mieux qu’elles se retrouvent à cuire du riz gras dans quelque foyer au lieu de rester là à emmagasiner inutilement de la poussière.
Pas besoin d’encrer encore plus des pages blanches pour faire comprendre que la situation est préoccupante. Alors, gouvernement et SONABHY, mettez les gaz !