C’est en principe aujourd’hui 4 septembre que doit avoir lieu la rentrée gouvernementale avec le premier Conseil des ministres d’après congés. Même si officiellement les membres du gouvernement ne sont pas allés en congés, il faut admettre qu’ils avaient besoin de récupérer, ne serait-ce que quelques deux semaines. C’est donc le retour dans les dossiers. Parmi lesquels, il y en a qui ne seront pas de tout repos même s’ils ne relèvent pas directement de la compétence du gouvernement. C’est le cas par exemple du verdict du procès du putsch du 16 septembre qui vient de tomber et qui alimentera pendant longtemps l’actualité.
C’est sur le plan social que le gouvernement est très attendu. Des Organisations syndicales et de la société civile ont déjà donné le ton. A travers les meetings du 31 août dernier sur toute l’étendue du territoire national au cours desquels elles ont dénoncé le «mépris» du gouvernement à leur égard, l’atteinte aux libertés syndicales et à la liberté d’expression. Les syndicats ont également dénoncé la situation nationale faite d’insécurité et de l’incapacité selon eux, du gouvernement à trouver des réponses adéquates à la lutte contre le terrorisme. Aussi, les syndicats ont-ils dressé une plate-forme dite «citoyenne» composée de 9 points à l’endroit du gouvernement. Non contents, ils comptent organiser des marches le 16 septembre prochain sur l’ensemble du territoire. Quant au Syndicat national des travailleurs de la Santé humaine et animale, il reconduit son mot d’ordre de boycott des actes médicaux pour une durée de trois mois. Ce qui va considérablement impacter financièrement le fonctionnement des centres de santé sur l’ensemble du territoire. Constituant ainsi un coup dur au programme du président portant sur la gratuité des soins médicaux pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Sur le même sujet des revendications syndicales, le gouvernement aura également à faire aux enseignants, aux gestionnaires des ressources humaines, aux administrateurs et même aux secrétaires pour ne citer que ceux-ci.
Sur le plan sécuritaire, la tâche sera encore plus ardue car, les terroristes qui ne désarment pas semblent avoir donné le ton. L’attaque de Koutougou et toutes celles qui ont suivi sont la preuve que de ce côté, il va falloir redoubler les efforts sur tous les plans. Dotation des Forces de défense et de sécurité en matériels militaires adéquats; motivations financières suffisantes, etc.
En outre, l’épineuse question du vivre-ensemble, de la prise en charge des personnes déplacées internes, des questions judiciaires liées aux conflits intercommunautaires sont des défis à relever. Et sur lesquels, les Burkinabè attendent le gouvernement.
Même si la sécurité sera la priorité des priorités, il ne faut pas perdre de vue que le pays des hommes intègres doit respecter son calendrier électoral pour ne pas connaître des vides institutionnels qui pourraient avoir des conséquences sur la crédibilité des institutions républicaines. Pour cela, il faut réussir l’organisation et la tenue effective des élections présidentielle et législatives. Bref! On pourrait dire vivent les vacances, mais surtout vive la rentrée.