Les différents organismes d’Etat du Burkina tentent de contrôler et taxer tous les engins vendus à Ouagadougou et ailleurs. Les importations d’occasions auraient progressé de 57% en l’espace de 4 ans.
En dépit d’un contexte géopolitique pas toujours favorable, l’économie burkinabé est en forme. En témoigne l’évolution du marché du véhicule d’occasion, selon Le Faso.net : « Ces dernières années, on assiste dans la capitale burkinabé à une explosion du marché de la vente du véhicule d’occasion » explique le journal. Et de préciser qu’entre « 2014 et 2018, on est passé de 16 210 à 25 454 véhicules convoyés annuellement sur le territoire burkinabé ». Soit une augmentation de 57%…
Bon pour l’économie et pour la sécurité routière (la moto dominait le parc roulant burkinabé jusqu’à il y a peu), ce boom a aussi un effet pervers : « le désordre règne en maître » selon Le Faso.net, que ce soit au niveau des sites de vente, de l’absence de garanties et de scrupules de la part de vendeurs qui ne sont pas forcément des professionnels de l’automobile.
Ces derniers ont donc choisi de se regrouper au sein d’une structure en 2018, la Fédération nationale des associations des vendeurs de véhicules d’occasion (FNAVVOB) qui s’est donné pour mission « d’assainir le secteur » selon Le Faso.net, en lien avec les autorités.
Des autorités qui, justement, multiplient les démarches visant à contrôler les entrées de véhicules sur le territoire. D’abord parce que les importations « sauvages » ne rapportent pas un franc à l’Etat, ensuite parce que ces véhicules, munis de faux documents administratifs, sont du pain béni pour la criminalité. Les recettes douanières liées à l’importation d’occasions génèreraient 12 milliards de francs par an, selon le chef du bureau de dédouanement des véhicules cité par Le Faso.net.
Nouveaux papiers, nouvelle taxe
Mais pour 2019, la recette pourrait être supérieure. Cette année en effet, l’abattement sur les véhicules d’occasion importés de plus de 10 ans a été réduit de moitié (25% au lieu de 50%). D’autre part, une taxe sur les véhicules a été instaurée. Celle-ci est relative à la puissance fiscale, elle s’échelonne entre 7000 FCFA par an (8 CV et moins) et 30 000 FCFA pour les autos de 20 CV et plus.
Autant de mesures financières qui font dire au Fonds monétaire international (FMI) que le Burkina Faso devrait gagner « 0,1% de PIB » rien que grâce aux véhicules d’occasion.
Frapper au portefeuille n’est cependant pas la seule mesure mise en place par le gouvernement. Permis de conduire, certificats d’immatriculation, tous les documents officiels doivent être refaits par les usagers de la route burkinabés. Le but est de lutter contre la falsification de ces papiers. En janvier dernier, le chef du bureau de dédouanement des véhicules avait abordé le sujet devant la presse : « Des investigations ont été menées par les services des douanes, qui ont permis de saisir 73 véhicules et d’engranger environ 140 millions de francs CFA de recettes douanières et 85 millions de francs CFA de pénalités » relate ainsi Le Pays.
Enfin, la création d’un guichet unique, qui permettra d’effectuer toutes les formalités propres à un véhicule pénétrant sur le territoire burkinabé, est en cours.