Fatoumata Diendéré, épouse du général Gilbert Diendéré et ancienne cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, le parti de l'ex-président Blaise Compaoré), a été condamnée mardi par contumace à 30 ans de prison ferme dans le cadre du procès du coup d'Etat manqué de septembre 2015 au Burkina Faso.
Mme Diendéré, le colonel Déka Mahamadi, l'ex-ministre René Emile Kaboré, Songotoua Zakaria (militaire), Traoré Abdoul Karim André dit Perfectum (civil) et Bougouma Téné Alima (militante), tous en fuite, ont été reconnus coupables de complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation volontaire de biens et condamnés par contumace à 30 ans de prison ferme.
Lundi, le Tribunal militaire du Burkina Faso a prononcé les peines de 10 ans de prison ferme pour le général Djibrill Bassolé et 20 ans de prison ferme pour le général Diendéré, les deux principaux accusés dans ce procès.
Plus de 80 accusés, majoritairement des militaires et des hommes politiques, comparaissaient devant la justice depuis février 2018.
Le procès de ce coup d'Etat manqué de septembre 2015 ayant fait 14 morts au Burkina Faso est une "victoire" pour la démocratie, a estimé lundi maître Prosper Farama, avocat des parents des victimes.
"Déjà arriver à l'issue de ce procès, c'est la principale victoire que nous ressentons dans cette affaire. C'est une victoire du peuple burkinabè, une victoire pour la démocratie et l'Etat de droit", a déclaré M. Farama à l'issue de l'audience.
"Ce que nous espérons que tout le monde tirera comme leçon à l'issue de ce procès, c'est que plus jamais aucun Burkinabè armé ou non ne pensera qu'un coup d'Etat pourra le conduire au pouvoir, seul le peuple par sa légitimité vous donne le pouvoir", a-t-il ajouté.
Le 16 septembre 2015, des soldats proches de l'ex-président Compaoré avaient tenté de renverser les autorités de la transition. Le coup d'Etat a échoué grâce à une résistance populaire.