Des commerçants manifestement contre la marche-meeting qu’entendent organiser l’Unité d’action syndicale (UAS), des organisations de la société civiles et d’autres structures syndicales non membres de l’UAS ont livré leur déclaration à la presse le vendredi 30 août 2019 à Ouagadougou. Dans cette déclaration, ces commerçants appellent à la retenue car pour eux, « le moment n’est pas propice pour ces genres d’activités ».
« L’heure est grave et très grave pour tous les Burkinabè, dû aux attaques terroristes, à la fronde sociale », a alerté la coordination d’une trentaine d’organisations et associations de commerçants regroupés au sein de la coordination des structures syndicales et associatives des commerçants, et le mouvement des commerçants burkinabè pour le développement et l’émergence du Faso. Ces commerçants qui ont lu leur déclaration face à la presse déplorent : « malgré cela et pendant que nous n’avons pas fini de pleurer nos morts, des Burkinabè s’engagent à empirer la situation déjà précaire, par des marches et meetings inutiles qui débutent le samedi 31 août 2019 à la Bourse du travail ».
« Nous ne savons pas pourquoi des gens qui se disent Burkinabè, intègres, se mettent, trois à quatre jours après le deuil national, à vouloir organiser des marches et des meetings pour des revendications pour leur propre intérêt », enchaine Abdoulaye Compaoré, porte-parole de la coordination, qui a appelé à « la retenue car le moment n’est pas propice pour ces genres d’activités ».
Ainsi, a-t-il invité tous les commerçants, les acteurs de l’économie informelle et du privée, des marchés et yaars du Burkina, à « se démarquer de ses attitudes d’apatride et à vaquer à leurs occupations ». Pour le porte-parole de la coordination, ce sont des « attitudes qui n’arrangent jamais le Burkina Faso ». Il pense que « l’heure est (plutôt) à la réconciliation » et à l’engagement des Burkinabè à se tenir main dans la main pour la défense de la nation.
Si les commerçants ont décidé de faire leur déclaration ce vendredi, à la veille de la marche, c’est parce que, martèle Abdoulaye Comaporé, « trop c’est trop ». Il estime que « défendre ses propres intérêts et oublier le Burkinabè lambda n’est pas nécessaire ». Ces commerçants entendent pour leur part procéder à des sensibilisations pour amener les autres acteurs de l’économie à se pencher plus sur leurs « problèmes » et à « vaquer à leur préoccupation ».
En rappel, l’Unité d’action syndicale (UAS), des organisations de la société civile (OSC) et d’autres syndicats non membres de l’UAS ont annoncé une marche-meeting qui se tiendra demain samedi 31 août 2019 à Ouagadougou à partir de 8h (GMT). Cette marche sera suivie d’un panel le même jour à 15h dans les locaux du Conseil burkinabè des chargeurs. Une marche qui a pour but de « mener des actions citoyennes d’interpellation, de dénonciation et de lutte contre le terrorisme, les assassinats, l’impunité ainsi que des actions de lutte pour le droit à la sécurité, les libertés et le progrès économique et social durable ».