La Fédération nationale des Arts et Métiers (FENAME) dénonce les “difficiles” conditions de vie et de travail des 390 ouvriers de la Mairie centrale de Ouagadougou au cours des 20 dernières années. Face à la presse ce 29 août 2019, elle a exigé de la Fonction publique territoriale leur immatriculation à la Caisse nationale de Sécurité sociale afin de jouir d’une retraite « décente et paisible », faute de quoi elle envisage engager des actions dans les jours à venir. Une synthèse de la RTB.
390 ouvriers de la Mairie centrale de Ouagadougou ne savent pas à quel saint se vouer. Recrutés il y a plus de 20 ans, ils avaient en charge d’assurer les travaux de propreté de la ville, a expliqué le Secrétaire général adjoint de la Fédération, Nouphe Bamogo.
Pour lui, ces ouvriers travaillent dans plusieurs sites à savoir le site d’enfouissement des déchets de Tanghin, la voirie, le site en charge de la divagation des animaux et l’enceinte de la Mairie centrale. Et, dit-il, ces derniers n’ont aucune garantie quant à leur plan de carrière conformément à la loi 03 des Collectivités territoriales. Or, « cette loi fait obligation à la Mairie de déclarer les ouvriers à la Caisse nationale de Sécurité sociale afin qu’ils puissent bénéficier de la pension en cas de retraite et d’organiser leur carrière professionnelle à travers un reclassement », a-t-il ajouté.
Le conférencier principal du jour dit ne pas admettre que dans une République, des autorités signent des conventions internationales pour le travail décent et une sécurité sociale et que des ouvriers n’arrivent même pas à bénéficier des avantages de la CNSS. « 8 ouvriers sur les 390 qui sont décédés sans qu’ils ne soient déclarés à la CNSS », a-t-il déploré.
« On ne peut pas travailler de 1995 à nos jours et on n’a aucun avancement, … »
Pourtant, Nouphe Bamogo a affirmé avoir préalablement soumis ces questions au Haut conseil du Dialogue social, au ministre en charge de l’Administration territoriale et au maire de la Commune de Ouagadougou. « Mais pourquoi depuis le mois de janvier, ça piétine ? », s’est-il interrogé.
Au regard de ces raisons avancées, le Secrétaire général adjoint de la FENAME a exigé comme préalable l’ « immatriculation intégrale » des 390 travailleurs à la Caisse nationale de Sécurité sociale suivi du paiement des cotisations de sorte qu’ils puissent jouir de leur pension une fois qu’ils sont admis à la retraite, « parce que nous ne voulons pas être complices des actes esclavagistes de la mairie centrale ».
Aussi, il a exigé le reclassement des ouvriers, conformément à la loi 03 qui régit la fonction publique territoriale. Car, indique-t-il « On ne peut pas travailler de 1995 à nos jours et on n’a aucun avancement, ni d’augmentation de salaire, ni de congé pour se ressourcer. Nous ne sommes pas des esclaves et on mérite mieux que ça ».
Le Secrétaire général adjoint a précisé que si aucune réaction favorable n’est trouvée, dans les jours à venir, ils engageront des actions pour se faire entendre.