La coordination des professeurs du «Programme-emplois-jeunes pour l’éducation nationale» (PEJEN) a animé une conférence de presse, le mercredi 28 août 2019 à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, elle a appelé le gouvernement au respect des textes liés à leur intégration à la Fonction publique.
La coordination des professeurs du «Programme-emplois-jeunes pour l’éducation nationale» (PEJEN) veut que le gouvernement respecte ses engagements sur le reversement de ses membres à la Fonction publique. C’est pourquoi, elle a animé une conférence de presse, le mercredi 28 août 2019 à Ouagadougou, pour dénoncer le processus d’intégration entamé par le gouvernement.
Selon le secrétaire exécutif national de la coordination, Pierre Larba Tindano, entre 2016 et 2018, 4 300 jeunes ont été recrutés par l’Etat pour un contrat d’une durée de trois ans avec leur incorporation à la Fonction publique par un mécanisme spécifique. «Le 17 mars 2016, le ministre à l’époque, Jean Martin Coulibaly, a rassuré que la contractualisation vise à asseoir une politique saine pour intégrer les intéressés au métier d’enseignants. Et le président du Faso lors d’un entretien avec la presse a dit que tous les PEJEN seront intégrés», a rappelé le secrétaire exécutif.
A l’entendre, contrairement aux clauses de contrat, le département en charge de l’éducation nationale a installé un groupe de travail, le 19 août 2019 pour organiser un concours direct sur mesure nouvelle spéciale pour les bénéficiaires du PEJEN. Et de poursuivre que le ministre de tutelle, Pr Stanislas Ouaro, a indiqué que «les enseignants du PEJEN qui vont échouer à ce test ne dépendront plus du programme».
De l’avis de M. Tindano, ce recrutement vise à renvoyer une grande partie de ces jeunes en chômage. Pourtant, a-t-il précisé, ces professeurs ont œuvré durant des années pour relever les défis dans le système éducatif. «Si l’Etat qui est censé donner du travail à la population, veut reconduire des personnes au chômage, c’est trahir sa propre mission. Que vont devenir ceux qui seront âgés de plus de 40 ans au prochain concours ?», s’est-il interrogé.
Il a fait savoir que refuser un recrutement global des enseignants du PEJEN, c’est vider des classes de leurs professeurs mais, également, une non-reconnaissance des sacrifices des jeunes. Les professeurs, a dit le secrétaire exécutif national, endurent d’énormes difficultés dans l’exercice de leurs fonctions.
Parmi lesquelles, un salaire «dérisoire» avec un retard de paiement, une absence de plan de carrière et un manque d’indemnité de travail. «Nous vivons des conditions inhumaines avec à peine cent mille francs CFA par mois. Mais par devoir de patriotisme, nous exerçons», a martelé le conférencier. M. Tindano et ses camarades ont promis de mener des actions de lutte pour leur incorporation.