Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Burkina Faso/Attentat de Koutougou : Le régime abandonne les Burkinabè entre les mains du G5

Publié le jeudi 29 aout 2019  |  NetAfrique.net
Début
© AFP par Issouf Sanogo
Début avril, 62 personnes ont été tuées à Arbinda, lors d`attaques jihadistes suivies d`affrontements intercommunautaires.
Comment


Passée la fièvre ultra-nationaliste suscitée par les changements survenus au sommet de l’appareil étatique au lendemain des violences inter communautaires de Yirgou, à l’origine de la mort de plus de 200 personnes, en Janvier 2019, les Burkinabè se retrouvent, 8 mois après ces incidents malheureux, de nouveau confrontés, nez à nez, avec la réalité…

Une réalité implacable à laquelle, il semble impossible de se dérober au moyen d’émotions fallacieuses, mus par un sentiment d’impuissance face à la vérité impitoyable des faits.

Plus d’une semaine après l’attentat de Koutougou du 19 août dernier, dans le nord du pays, le débat sur la capacité du régime à maîtriser la situation sécuritaire, a ressurgi de plus bel, avec une levée de boucliers encore jamais vue, de l’opposition politique, qui réclame aujourd’hui tout simplement, la démission pure et simple des autorités en place à Kosyam. Les problèmes des Forces de Défense et de Sécurité sont là.

Que les soldats Burkinabè aient les arguments nécessaires pour en découdre avec ces mouvements terroristes qui ébranlent la stabilité de leur territoire depuis maintenant trois ans, cela ne fait aucun doute! Mais, au regard de l’évolution de la situation militaire sur le terrain, il ressort de toute évidence qu’il manque à l’État-major une stratégie adaptée à cette forme d’agression asymétrique, en plus de ce que le politique aux affaires, n’a qu’une lecture biaisée des questions sécuritaires.

Les événements de Koutougou viennent rappeler très clairement que les soldats sont désemparés sur le front. Manque d’equipements, defaillance dans le systeme de renforcement des positions…Entre les discours pompeusement populistes débités à Ouagadougou, sous l’abri du système international pour galvaniser les partisans, qui réussissent l’exploit de se voiler la face inexorablement, et les traumatismes auxquels sont soumis chaque jour, populations des régions ciblées et les soldats, l’écart est irrémédiable.

Selon le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, OCHA, à la date du 22 Août, l’on dénombrait 271.000 déplacés internes au Burkina Faso, essentiellement répartis dans les zones de conflits, dans les régions, Centre-Nord, Est et du Sahel.

A ce tableau, il faut ajouter la fermeture de 64 centres de santé d’où le personnel a dû déserter, en plus du nombre important d’écoles fermées par crainte de représailles des terroristes. Du cote des militaires, c’est un deuil constant et insupportable qui fragilise les familles.

Malgré l’ampleur de ce drame national, le régime en place préfère se dorloter dans les rancoeurs d’une partie de l’opinion, qui s’est visiblement donné pour mission de l’accompagner au suicide en l’encourageant à rejeter toute main tendue susceptible de recréer un dynamisme sécuritaire , par la mutualisation des intelligences et donc des expériences.

Bien qu’etant une émanation du CDP de Blaise COMPAORE, le MPP au pouvoir semble peiner à accepter qu’il lui faut absolument assumer son passé, en cherchant à tirer profit du savoir-faire de ses prédécesseurs pour épargner au Burkinabè, ces affres encore inimaginables, il y’a de cela quelques années.

Pendant que la société est profondément divisée, les securocrates de Ouagadougou, tentent désespérément de s’abriter à l’ombrage d’initiatives multilatérales et régionales, des projets louables certes, mais fatalement voués à l’échec, parce qu’avant d’attendre un résultat des autres, il faut se montrer capable de penser et de mettre en oeuvre des mécanismes viables à même de déstabiliser l’ennemi. G5, et peut-être demain, G15, la solution passe avant tout par l’unité et l’unité, elle-même, est fille du sacrifice.

Raoul MOBIO, Netafrique.net
Commentaires