Au Mali, le chef de la junte militaire à l’origine du coup d’Etat du 22 mars, le capitaine Amadou Sanogo, a été nommé président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Un décret a été signé le 8 août dernier par le président Dioncounda Traoré. La nomination du capitaine Sanogo à ce poste stratégique, au moment où se précise une intervention militaire internationale dans le nord du Mali occupé depuis plus de six mois par des groupes islamistes armés, signe son retour officiel sur la scène politique malienne.
Le décret a été signé le 8 août dernier, c’est-à-dire une semaine après le retour au pays du président Dioncounda Traoré après un séjour médical à Paris. Mais c’est pour la première fois que le document, dont RFI a obtenu copie, est rendu public. Dans le texte, le capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, a désormais un titre officiel : président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité.
La création de cet organe est prévue à la page 4, chapitre 3 d’un accord signé le 6 avril dernier entre la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (la Cédéao) et l’ex-junte. Officiellement donc, le capitaine Sanogo est de retour, mais en réalité il n’a jamais quitté la scène. Désormais, il dirige officiellement une structure qui sera au cœur d’une éventuelle guerre contre les islamistes.
Le comité militaire qu’il dirige sera composé de 14 membres, dont un vice-président. Il est chargé de la formation des troupes et de la supervision des opérations militaires. Il aura un budget de fonctionnement et il ne rendra compte qu’au président de la République.
Ils sont désormais trois à détenir une parcelle importante du pouvoir au Mali. Un ex-putschiste, le capitaine Sanogo, un professeur de mathématiques, le président Dioncounda Traoré et un astro-physicien, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra.