Les hommages se multiplient après le décès, dans la nuit du 16 au 17 août 2019, du 31e roi du Gulmu, à l’Est du Burkina Faso, sa majesté Kupiendieli s’est éteint des suites de maladie.
Sur son compte Twitter, le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a réagi.«J’ai appris avec une profonde tristesse le décès du Roi du Gulmu, sa Majesté Kupiendieli», écrit le chef de l’Etat. «Sa disparition laisse un grand vide. C’était un homme de dialogue soucieux du développement de sa région», poursuit M. Kaboré, avant de présenter ses «condoléances les plus émues» à sa famille et à ses proches.
D’autres personnalités ont également réagi. Sont de celles-là le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, qui a voulu, en sa «qualité de ministre en charge des relations de l’Etat avec la chefferie coutumière», présenter ses «condoléances à la famille éplorée, à la communauté coutumière du royaume du Gulmu à l’ensemble de la famille, aux fils et filles de la région de l’Est.»
Pour Alassane Bala Sakandé, le président de l’Assemblée nationale tout juste rentré de son pèlerinage à la Mecque, avec la disparition du souverain du Gulmu «c’est son royaume et tout le Burkina Faso qui perdent avant tout un chef coutumier dont le règne et l’action ont été marqués du sceau du respect des valeurs traditionnelles, de la probité morale et du renforcement de l’unité entre les filles et les fils» de sa région.
Ancien député, président du groupe parlementaire ADF/RDA et doyen de l’Assemblée nationale sous le pouvoir de l’ex-président, Blaise Compaoré, le Kupiendieli a aussi dirigé l’Office national des céréales du Burkina Faso.
«Âgé de 91 ans, l’illustre disparu que toute la Nation pleure aujourd’hui a été d’un apport inestimable à la vie de la Nation et dans l’administration publique. Homme de conviction et défenseur des valeurs traditionnelles, il a été par ailleurs député à l’Assemblée nationale où ses prises de positions ont contribué au renforcement du processus démocratique dans notre pays», précise un communiqué du gouvernement burkinabè.
Grand sage parmi les sages
«Pour moi, c’est un papa qui s’en va. C’est le père de mon défunt ami Didier, dont j’ai croisé le chemin en 1971 en classe de 6ème au Lycée municipal de Ouagadougou devenu plus tard Lycée Bambata», témoigne pour sa part Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso.
Il ajoute: «Synthèse réussie de la tradition et de la modernité, il nous laisse en souvenir sa pondération, son obsession du rassemblement des diversités, son sens aiguë de l’analyse, et sa propension à promouvoir la jeunesse. Il s’en va au moment où notre pays aurait tant besoin de sa contribution.»
De son côté, Me Gilbert Noël Ouédraogo, le président du parti sous la bannière duquel il a été élu, le qualifie de «grand sage parmi les sages», dans un hommage appuyé qu’il lui a rendu.
«Doyen de l’Assemblée nationale, il présida à l’élection du président de l’Assemblée nationale. Il fut également président du groupe parlementaire ADF/RDA, puis vice-président de l’Assemblée nationale pour la 5ème législature de la 4ème République. Au niveau du parti, il a occupé successivement les postes de vice-président puis de président d’honneur. Il nous a toujours édifiés par sa ponctualité et sa fidélité au parti», rappelle le M. Ouédraogo. «Pendant les années de braise, il fût notre principal soutien et réconfort», ajoute-t-il.
Intronisé en décembre 2002 comme roi du Gulmu, Kupiendéli (la maison au reflet d’argent, la maison qui brille) était devenu le 31e successeur de Diaba Lompo, le fondateur, au début du XIIIe siècle de ce royaume gourmantché.