Le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest de plus de 19 millions d’habitants, est confronté à une urgence humanitaire sans précédent en raison de l’insécurité croissante dans plusieurs régions du Sahel, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM) vendredi.
« C’est un réel problème de sécurité alimentaire, en particulier pendant la période de soudure, entre juin et septembre, lorsque la nourriture se fait rare avant la prochaine récolte », a précisé le porte-parole du PAM, Hervé Verhoosel, cité dans un communiqué de l’ONU.
« Toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour remédier à cette situation et faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte, mais surtout pour s’attaquer aux causes profondes de la crise au Sahel, notamment la pauvreté, le changement climatique et l’exclusion sociale », a déclaré Verhoosel lors d’une conférence de presse à Genève.
Selon le PAM, près de 688.000 personnes dans ce pays sahélien sont en situation d’insécurité alimentaire durant cette période de soudure.
Les déplacements au Burkina Faso ont été multipliés par cinq depuis décembre 2018. Près de 240.000 personnes ont fui leur domicile, selon les statistiques officielles. L’insécurité a également entraîné la fermeture de centres de santé et d’écoles, ce qui a touché près de 330.000 enfants, précise l’ONU.
Entre janvier et juillet 2019 le PAM a aidé plus de 100.000 personnes déplacées et prévoit de fournir, au total, une assistance d’urgence à près de 700.000 personnes au Burkina Faso, dont 220.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, 220.000 personnes dans les communautés hôtes et 257.000 personnes touchées par l’insécurité alimentaire pendant la période de soudure.
L’agence onusienne a lancé un appel à la communauté internationale de 35,3 millions de dollars pour couvrir les besoins urgents jusqu’à la fin de l’année au Burkina Faso.
Le directeur exécutif du PAM, David Beasley, s’est rendu au Burkina Faso cette semaine. Il a rencontré les autorités, dont le président Roch Marc Kabore, et s’est rendu dans le centre-nord du Burkina Faso où il a rencontré les communautés qui travaillent avec le PAM pour restaurer les terres dégradées, rapporte la même source.
Il a, également, appelé à des investissements supplémentaires de la part de la communauté internationale au Burkina Faso et au Sahel pour renforcer les moyens de subsistance, restaurer les écosystèmes, créer des emplois, construire la cohésion sociale et aider les gouvernements à réaliser un développement durable pour s’attaquer à certaines des causes profondes des problèmes de la région.