Le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte sur la situation alimentaire au Burkina Faso, en raison à la fois de la « soudure » entre deux récoltes et de l’insécurité croissante qui a déjà fait 240 000 déplacés.
Au Burkina Faso, le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte sur la situation humanitaire dans le pays. L’organisme a besoin de 36 millions de dollars pour aider dans cette crise qu’il qualifie de « sans précédent ». Dans ce pays de 19 millions d’habitants, près de 700 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.
En cause, la « soudure », période entre deux récoltes pendant laquelle la nourriture se fait rare, mais pas seulement. « La situation au Burkina et dans le Sahel en général a commencé à se dégrader déjà il y a quelques années, explique Hervé Verhoosel, le porte-parole du PAM. Pour l’instant, la situation est tout de même dramatique à un niveau qui n’a pas connu de précédent les années dernières. En raison de l’insécurité croissante, le Burkina Faso a pour l’instant énormément de déplacés, cinq fois plus qu’en 2018. Cela fait 240 000 personnes qui ont fui leur foyer. Et cette insécurité a également entraîné toutes ces fermetures d’écoles et de centres de santé ».
Cette situation « rend également difficile l’accès aux champs et rend difficile l’économie, poursuitHervé Verhoosel. C’est une grande partie du problème, en tout cas au niveau national au Burkina Faso. Dans cette période actuelle, près de 700 000 personnes sont dans une situation d’insécurité alimentaire. Nous allons donc continuer à aider les personnes et les communautés à trouver des solutions à long terme. Mais il faut aussi s’attaquer aux causes profondes de la crise du Sahel. Et ça, c’est lié à la pauvreté, au changement climatique et à l’exclusion sociale ».