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«On ne peut distinguer victime et bourreau», Me Alexandre Sandwidi

Publié le vendredi 16 aout 2019  |  AIB
Crise
© aOuaga.com par Séni Dabo
Crise à la CAMEG : la part de vérité des avocats des nouveaux responsables
Samedi 10 septembre 2016. Ouagadougou. Pacific hôtel. Les avocats des nouveaux responsables de la Centrale d`achat de médicaments essentiels génériques (CAMEG) ont animé une conférence de presse pour dire leur part de vérité dans la crise qui prévaut au sein de l`entreprise. Photo : Me Alexandre Sandwidi, avocat du nouveau président du Conseil d`administration et du nouveau directeur général de la CAMEG
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Au deuxième jour de sa plaidoirie devant le tribunal militaire de Ouagadougou, le jeudi 14 août 2019, Me Alexandre Sandwidi a invoqué des vices de procédure pour tenter de disculper ses clients Amado Zongo et Abdoul Nafion Nébié. Il a estimé qu’à son terme, le procès, qui coûtera un milliard de F CFA, aura créé plus de problèmes qu’il en aura résolus.

A l’entame de l’audience du jeudi 14 août 2019, le tribunal militaire de Ouagadougou a décidé de ne pas se référer au Conseil constitutionnel au sujet de l’exception d’illégalité du régime de la Transition de 2015, soulevée par Me Alexandre Sandwidi, au nom de trois accusés dont Amado Zongo et Abdoul Nafion Nébié. Cela au motif que l’exception ne porte pas sur une disposition législative mais sur la qualification dudit régime. Invité sur ce, à plaider pour ses clients, Me Sandwidi a fait valoir que pendant les événements du 16 septembre 2015 et jours suivants, les deux anciens militaires étaient dans un «conflit de devoirs» : respecter la loi pénale interdisant l’obéissance à un ordre manifestement illicite du supérieur hiérarchique ou se soumettre au Code de justice militaire qui punit l’insubordination à un chef. Face à cela, a avancé l’avocat, les deux ex-militaires (radiés dans l’affaire Yimdi) n’avaient pas l’instruction, notamment juridique, nécessaire pour prendre du recul et agir comme il se devait. Ils ne devraient même pas réfléchir avant d’obéir. L’homme de droit a ajouté que si des secrétaires généraux de ministères, des membres du protocole d’Etat et la hiérarchie militaire ont donné une apparence de régime normal au Conseil national pour la Démocratie (CND) du général Gilbert Diendéré, ce ne sont pas de jeunes militaires d’alors qui pouvaient faire autrement. Pour lui, ceux-ci n’ont pas été aux réunions et autres actes préparatoires.

«L’affaire aurait pu être un bon dossier du HCRUN»

Du reste, a persisté l’auxiliaire de justice, ce n’est pas parce que l’autorité du pays a changé que les ordres donnés par les chefs intermédiaires toujours en fonction doivent être considérés comme ceux d’autorités illégales. «Comme les services judiciaires de police et de gendarmerie qui ont continué à fonctionner, le RSP devait toujours fonctionner», a estimé Me Sandwidi, convaincu que c’est dans cette logique que ses clients ont agi. Il s’en est pris à toute la procédure qu’il a qualifiée de «viciée» dès le début, avec à la clé, des preuves dont la falsification est déconcertante à son avis. «Le procès tire à sa fin et on a le sentiment qu’on aura ajouté du doute au doute… L’affaire aurait dû être un bon dossier du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) pour permette au peuple de se réconcilier avec lui-même, car, en son sein, on ne peut distinguer victime et bourreau», argue-t-il. Revenant aux faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, Me Alexandre Sandwidi a laissé entendre que ses clients n’ont pas été aux réunions préparatoires ni du commando qui a pris en otage les autorités. Il s’est, de ce fait, demandé pourquoi ses ‘’protégés’’, pourtant «discrets dans l’affaire», n’ont pas bénéficié du non-lieu accordé à des personnes, tels Saïdou Yonaba, Léonce Sow, Madi Ouédraogo pour «non-participation» à la préparation du coup de force.

«Ne me jugez pas sur ce qu’on m’attribue»

L’auxiliaire de justice est alors certain que Abdoul Nafion Nébié est poursuivi, parce qu’il s’était enfui en Côte d’Ivoire, fuite révélatrice de culpabilité, d’après le parquet. Hormis cela, l’accusé n’aurait rien fait que d’aller chercher du pain à Koulouba avec le sergent-chef Ali Sanou, dans la nuit du 17 septembre 2015. L’avocat défenseur a minimisé le fait que Amado Zongo est allé à Zorgho, mais est resté dans le véhicule, car malade, pendant que d’autres faisaient cesser la Radio Laafi. L’accusé ne pouvait donc pas dans ce cas être coupable de dégradation volontaire aggravée de biens, encore moins de meurtres, coups et blessures volontaires car, comme Nébié, il n’a pas accompli de patrouille de maintien d’ordre. En somme, Me Sandwidi a demandé l’acquittement au profit de ses clients pour infractions non constituées. Il a sollicité que le tribunal considère l’illégalité du régime de la Transition comme une circonstance atténuante.
Subsidiairement, il a souhaité la relaxe des deux prévenus au bénéfice du doute quant à leur volonté de participer en connaissance de cause au putsch. Dans ses derniers mots à la barre, Amado Zongo a demandé à la juridiction de le juger sur ce qu’il a fait et non sur ce que le parquet lui attribue. Quant à Abdoul Nafion Nébié, il s’est indigné que le parquet le présente comme un «requin» et a demandé pardon à ses anciens frères d’armes pour l’affaire Yimdi. Le procès reprend ce vendredi 16 août 2019 à 9 heures avec les plaidoiries pour d’autres accusés.

Jean Philibert SOME
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