Le biodigesteur est cette technique simple permettant à partir des déjections animales de produire du biogaz. Pour la valorisation du biodigesteur, l’Etat burkinabè a créé en 2010 le Programme national de biodigesteur (PNB-BF). En mai 2019, nous avons rencontré Xavier Bambara, coordonnateur du PNB-BF qui a répondu à nos questions portant sur le biodigesteur et la structure qu’il dirige.
Fasozine : Quel a été l’élément déclencheur du projet biodigesteur au Burkina ?
Xavier Bamabara :Au Burkina, nous sommes dans un contexte où l’environnement est vraiment dégradé. Nous avons affaire à des défis liés à la déforestation, des défis liés à l’accès à des sources propres d’énergie, des défis liés à l’accès aux intrants et fertilisants de qualité, des défis en relation avec le chômage en milieu rural, la pauvreté et j’en passe. C’est justement dans la recherche de solutions à l’ensemble de ces défis au niveau du monde rural que le gouvernement et ses partenaires ont été amenés à avoir recours à la technologie du biodigesteur pour aider justement les ménages domestiques à régler un certain nombre de questions que j’ai cité tantôt. Donc, c’est de là qu’est né le Programme National de Biodigesteur (PNB-BF) qui a pour objectif d’aider à la création d’un secteur marchand de construction et d’exploitation de cette technologie pour lutter contre la pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire au niveau des ménages en milieu rural entre autres.
Ce programme est né en quelle année ?: Le programme a débuté ses activités en janvier 2010, donc cela va faire bientôt une bonne dizaine d’années. Et la phase actuelle constitue la deuxième phase du programme. La première phase a commencé en 2010, elle s’est achevée en 2013. Et en janvier 2014, la deuxième phase a pris le relais et celle-ci va s’arrêter à la fin de cette année.
Qu’est-ce qu’un biodigesteur ?: Un biodigesteur, c’est une construction maçonnée semi-enterrée faite avec des matériaux locaux, notamment des briquettes de ciment, du sable, des cailloux sauvages, qui sert à recevoir des déjections animales, à leur assurer une fermentation en milieu anaérobie pendant une durée variant entre une trentaine et une cinquantaine de jours au terme de laquelle il y a une production de gaz, constituée majoritairement de méthane. Donc ce gaz est valorisé pour les besoins de la cuisson ou de l’éclairage et bien d’autres applications au niveau des ménages domestiques. Et le mélange dégradé à l’issue de l’extraction du gaz est rejeté par gravité à l’extérieur de l’ouvrage, et il est récupéré pour être utilisé en l’état ou après compostage, comme fertilisant organique.
Peut-on alimenter le biodigesteur avec des excréments humains ?: Oui, on peut alimenter le biodigesteur avec des excréments humains, mais ça c’est une alimentation d’appoint. Les excréments appropriés sont ceux des bovins, des porcins et dans une certaine mesure les excréments de volailles prélevés ou récoltés sous de façon propre, c’est-à-dire débarrassés des débris des végétaux, de sable et biens d’autres impuretés. Maintenant, on peut effectivement connecter les latrines familiales à l’installation. Mais vous savez que les quantités que chacun de nous produit chaque jour ne sont pas suffisantes pour permettre le fonctionnement optimal de telles installations.
Quelles sont les conditions d’obtention d’un biodigesteur ? : Pour pouvoir avoir un biodigesteur il faut disposer de la matière première. Notamment les excréments de bovins, de la bouse de vaches ou les crottins de porcs. Nous ne raisonnons pas en termes de tête d’animaux mais en quantités de déjection. Pour pouvoir disposer d’un biodigesteur de 4m3 qui est le plus petit volume, il faudrait disposer au minimum de 20 kilogrammes de déjection animales par jour. Vous devez disposer également d’eau, parce qu’il faut mélanger en quantité égale les excréments avec de l’eau. Ce mélange est ensuite introduit dans le biodigesteur. Il faut également disposer de ressources financières pour compléter l’acquisition de la technologie. Je dois signaler au passage que le gouvernement alloue une subvention de 160.000 F CFA à tout ménage qui décide d’acquérir la technologie. Le complément financier est fonction du volume à construire ; ce volume je rappelle est arrêté sur la base de la disponibilité en déjections animales.
Vous avez parlé tantôt d’un volume de 4m3, pour ce cas-là, le ménage doit apporter un reliquat de combien ?: Un biodigesteur de 4 m3, coûte environ 300.000 F CFA. Je l’ai dit tantôt, le ménage bénéficie d’une subvention de 160.000 F CFA. Sur la base de ces éléments, le ménage apporte un reliquat d’environ 140.000 F CFA. S’il y a la possibilité de rassembler le sable, les cailloux sauvages, de ramasser un certain nombre d’agrégats, il apporte une partie du complément en nature. Dans ce cas de figure, la part qu’il aura besoin d’apporter en argent sera constituée pour l’acquisition de 8 sacs de ciments, 4 barres de fer de 8 mm et 1 fil de fer recuit. Et après cette contrepartie financière ou en nature, il doit mobiliser également la main d’œuvre non qualifiée. Il s’agit de 2 manœuvres qui vont aider le maçon lors des travaux et ces mêmes manœuvres vont procéder à l’excavation du digesteur. Le creusage aussi est à la charge du ménage. Mais cela ne fait pas partie des 140.000 Francs sus mentionnés.
Combien de temps peut prendre la construction d’un biodigesteur ?: Au maximum 10 jours. Et ces 10 jours sont précédés d’un certain nombre d’activités. L’entreprise prend d’abord contact avec le ménage qui désire construire le biodigesteur. Il y a un entretien qui se déroule entre l’entreprise et le ménage. L’entreprise leur explique en quoi consiste le biodigesteur, quels sont ses avantages et quels sont aussi ses exigences en termes de bonne pratique pour le maintenir fonctionnel et pouvoir avoir pendant longtemps les bénéfices pour lesquels le ménage s’est investi. A partir des informations qui vont lui être fournies, donc il décide d’aller ou pas. Lorsque le ménage décide de continuer dans son projet de construction, l’entreprise et lui conviennent d’un certain nombre de faits, comme l’échéance qu’il faut pour réunir les agrégats, durant combien de temps le ménage pourra collecter la quantité de bouse nécessaire au chargement dès que l’ouvrage sera terminé, quelles sont les conditions de son stockage, etc. Ils établissent un échéancier. A partir de ce moment, le ménage et l’entreprise signent un contrat. L’entreprise vérifiera également si les agrégats sont de qualité et si les briquettes sont bien confectionnées. Une fois cela fait, la construction peut commencer. L’entreprise évaluera par la suite les différents points de contrôle, cela fait, l’entreprise peut procéder au chargement qui se fait en un jour. Et à partir du moment où le chargement est fait, dépendant des conditions de temps, s’il fait plus chaud ou moins chaud, normalement au bout de 2 à 3 semaines, la production de gaz est là, l’ouvrage est fonctionnel, et le ménage peut déjà jouir de la production de gaz pour ses besoins domestiques.
Quelle est la plus-value sociale du biodigesteur ?: La plus-value va au-delà du social et concerne aussi les aspects économiques. Pour me limiter à votre question, je dirai que les avantages au niveau du ménage sont multiples. Quand vous prenez déjà l’aspect énergie, le ménage passe d’une situation où il avait recours au bois de chauffe avec tout ce que cela a comme inconvénient, notamment la fumée qui entraine des maladies oculaires, respiratoires. L’OMS pointe justement nos modes de cuisson pas propres en Afrique comme étant des facteurs d’importantes mortalités chez la femme et la jeune fille. Et donc, passer de l’utilisation de bois de chauffe qui dégage de la fumée, à l’utilisation du biogaz, qui permet de cuisiner propre en l’absence de fumée, d’entretenir la cuisine propre, les ustensiles de cuisine propres, et cela est une valeur ajoutée. Quand vous prenez le ménage toujours, celui-ci va se mettre dans une disposition pour améliorer la gestion des déchets à son niveau. Ceci pour dire que les déchets ne seront plus retrouvés partout, il y a donc un important coefficient d’assainissement qui intervient, l’hygiène va être améliorée, et cela empêche le ménage d’entreposer les déjections en l’état dans la nature, il n’y a plus de rejet du méthane qui est un gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cuisiner avec le gaz permet d’économiser et de réduire la déforestation. J’ai parlé tantôt de l’engrais organique, l’effluent qui est rejeté du biodigesteur. Vous savez qu’en Afrique et au Burkina spécifiquement, nos sols sont dégradés, et utiliser le compost ou l’effluent du biodigesteur permet de récupérer la fertilité de nos sols, et nous savons que la fertilité est un facteur important d’accroissement des rendements au niveau agricole. Donc cela contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire, etc. Et ça me fait penser à cette expression d’un de nos producteurs qui dit que le biodigesteur, ses avantages ressemblent au plumage de la pintade. On ne pourra jamais finir de compter le nombre de points gris et de points blancs sur une pintade, donc c’est également la même chose pour les avantages et les bénéfices de la technologie du biodigesteur.
Que pourrait-il arriver lorsqu’un ménage ne respecte pas les conditions d’utilisation du biodigesteur ?: En général, lorsqu’un ménage convaincu acquiert un biodigesteur, c’est difficile qu’il ne respecte pas les consignes d’utilisation. Mais s’il ne les respecte pas, c’est comme lorsque vous achetez une mobylette, si vous ne mettez pas le carburant, vous ne pouvez aller nulle part avec. C’est exactement la même chose. Quand un ménage ne respecte pas les consignes d’utilisation de son biodigesteur, ça va fonctionner à minima, et sa durée de vie qui est d’environ de 25 ans sera beaucoup plus courte et il ne pourra pas jouir de façon optimale de tous les avantages. Mais nous prenons toutes les précautions pour que cela n’arrive surtout lors de l’entretien que l’entreprise a avec le ménage.
Quel est l’objectif du PNB-BF dans la réalisation des projets du biodigesteur ?: Notre objectif c’est d’arriver à atteindre le marché potentiel, parce que l’étude de faisabilité qui a été réalisée indique que nous avons environ un potentiel de 100.000 à 150.000 ménages qui sont susceptibles de bénéficier de la technologie. Au jour d’aujourd’hui, nous sommes à environ 12.500 ménages qui ont acquis la technologie ce qui représente à peu près 10% de ce potentiel que nous avons. Et donc notre objectif, c’est d’arriver à épuiser cela et à aller au-delà. Parce que vous avez vu que du fait des avantages, du fait des emplois que ça va créer, avec une quinzaine d’entreprise en milieu rural qui ont au minimum entre 6 à 10 employés, cela a un impact direct au niveau de l’emploi. Nous avons ensuite un potentiel de production d’engrais organique qui permet de récupérer la fertilité des sols et qui a moins d’impact négatif en terme de manipulation sur les producteurs que sur l’environnement.
Cela a permis de créer un modèle d’entreprise qui a permis qu’aujourd’hui on travaille dans une sorte de franchise avec les différentes entreprises. Ces entreprises sont soumises à un certain nombre de cahier de charges et c’est programme qui est le dépositaire de la qualité du biodigesteur, en assure le contrôle et que les installations qui sont livrées respectent les normes, et sont prêtes pour être utilisées. Nous avons un service de suivi-évaluation qui dispose d’une base de données qui a consigné toutes les informations relatives à tous les 12.500 ouvrages et qui essaie au quotidien de s’assurer de l’état de fonctionnement de ces installations. Nous avons également un Centre d’Appel Client (CAC) qui émet des appels en direction des ménages ayant les biodigesteurs pour s’assurer de leur satisfaction, de la fonctionnalité de leurs ouvrages, et faire remonter les préoccupations qu’ils ont pour que le service après-vente soit assuré. Ce service donne également des informations aux ménages qui désirent acquérir la technologie.
Combien de localités sont touchées par le projet ?: Nous sommes présents actuellement dans toutes les 13 régions, et nous avons pu couvrir une centaine de villages depuis que nous sommes en activité sur le terrain. Nous avons 4 grands pôles de concentrations de nos installations que sont la région du Sahel, de l’Est, du Centre-ouest et de la boucle du Mouhoun.
Quel est l’impact engrangé depuis la mise en œuvre de ce projet ?: En termes d’impact, l’installation permet de produire du gaz, et selon les techniciens, le gaz produit par une installation, dans l’année sous réserve que les conditions d’utilisation soient respectées, représente l’équivalent d’une vingtaine de bouteilles de 12 kg de gaz butane. Ça permet en tout cas d’éviter de consommer par biodigesteur l’équivalent de 3 tonnes de bois de chauffe par an. Quand on rapporte cela à l’échelle des 12.500 installations, cela représente beaucoup en termes de capacité de réduction de la déforestation au niveau du Burkina.
Ensuite, nous avons la production d’engrais organiques. Un biodigesteur de 4 m3, a un potentiel de production de 45 à 48 tonnes de compost par an. En se basant sur le fait que les ménages disposent en moyenne de 3 ha, à la dose d’utilisation conseillée, les besoins de fertilisation du ménage ressort à 15 tonnes de compost ; la trentaine de tonnes de compost qui reste en surplus peut être vendu et être source complémentaire de revenus. Sur le terrain, nous avons des ménages qui engrangent entre 250.000 et 400.000 Francs par an à partir de la vente de compost. A l’échelle de la société, dans les communautés villageoises surtout, il y a des emplois qui se créent et cela injecte de l’argent dans l’économie de la communauté. Sur le plan national, la construction des biodigesteurs permet au Burkina de mettre en œuvre des engagements qu’il a pris au niveau international. Nous sommes aujourd’hui dans un grand combat pour réduire le réchauffement climatique, et chaque pays a sa partition à jouer. Avec le biodigesteur, le Burkina joue sa partition parce que le biodigesteur permet de séquestrer le méthane qui est un gaz à effet de serre et évite qu’il ne puisse être rejeté dans l’atmosphère. Le Burkina a pu enregistrer, en 2014, un projet au niveau du Mécanisme de Développement Propre, et par le biais de ce projet des enquêtes carbones indépendantes sont conduites et les rapports de ces enquêtes sont déposés pour validation au niveau de l’United nations framework convention on climate change (UNFCC). Et lorsque ces rapports sont validés, il délivre au pays, des unités de réduction certifiées d’émissions qui montrent notre capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans une certaine proportion et qui nous donnent droit à des revenus monétaires. Cette année nous serons à la troisième enquête carbone.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?: Il y a des difficultés parce que pour toute technologie il y a un certain nombre de réticences. Ces réticences ne sont pas dues au fait que la technologie est mauvaise, mais au fait que les ménages n’ont pas toujours les ressources financières pour l’acquérir. Pour un biodigesteur de 4m3, en plus de la subvention de l’Etat, le ménage doit débourser 140.000 Francs. Il faut reconnaitre que ce n’est pas toujours aisé pour un ménage en milieu rural de réunir 140.000 Francs. Sans compter qu’en plus, la condition préalable c’est d’avoir un noyau d’animaux. Cela constitue des barrières objectives qui font que beaucoup de ménages ne peuvent pas avoir accès à la technologie même s’ils le désirent. Pour aider à contourner cette difficulté, nous souhaitons que des partenaires ou le gouvernement accompagnent les ménages avec soit une ligne de crédit, soit un fonds de garantie qui permettra aux institutions de microfinance de mettre à la disposition des ménages des crédits à des conditions adaptées pour l’acquisition de la technologie.
La deuxième difficulté c’est que la technologie impose un changement de façon de faire, de façon de produire. Il faut donc tous les matins alimenter le biodigesteur avec une certaine quantité de bouse mélangée à de l’eau. Et ce changement, très souvent, ne passe pas bien au niveau de certains ménages. La répartition des tâches au sein du ménage fait que dès fois il y a des défaillances. Vous avez certaines personnes qui sont heureuses ou enthousiastes d’alimenter le biodigesteur et d’autres personnes qui le sont moins. Et dans un système d’alimentation tournante de l’ouvrage, lorsque c’est au tour d’une personne moins enthousiaste, le travail est plus ou moins bien fait.
Une autre difficulté c’est le manque ou l’insuffisance de matière première surtout en saison sèche parce que les animaux vont en transhumance, ou parce qu’il n’y a pas assez de fourrage pour les animaux. Parfois, il n’y a même pas assez d’eau ou pas d’eau carrément pour abreuver les animaux. Ce sont des facteurs qui font que nous avons des installations qui tombent en arrêt de fonctionnement et qui reprennent lorsque les conditions deviennent favorables. Et pour contourner cette difficulté, nous travaillons avec certains partenaires et programmes qui sont soit dans l’approvisionnement en eau, soit sur des programmes d’appui à l’alimentation du cheptel chez certains producteurs ou d’autres qui sont sur des aspects d’assainissement. C’est à ce titre que nous avons des partenariats avec le Programme d’Investissement Forestier (PIF) du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique, le Projet d’Appui au Développement du secteur de l’Elevage au Burkina Faso (PADEL-B) et bien d’autres avec lesquels nous avons des partenariats pour la promotion de la technologie. Nous travaillons à mettre aussi au point des types de biodigesteurs utilisant de faibles volumes d’eau et de déjections animales.
Quelles sont vos perspectives pour ce projet?: A long terme, nous voulons consolider les acquis que nous avons engrangés depuis ces 10 dernières années. Nous voulons renforcer les entreprises qui existent déjà pour les rendre plus professionnelles. Nous avons envie que d’autres entreprises viennent renforcer l’offre en construction. Nous travaillons à relier la technologie du biodigesteur à un certain nombre de chaines de valeurs agricoles, par exemple le biodigesteur et la production laitière, le biodigesteur et la production cotonnière, le biodigesteur et la production maraîchère, etc., pour mettre véritablement en lien le biodigesteur avec ce concept d’économie circulaire au niveau des exploitations familiales. C’est l’un de nos chantiers importants.
L’autre chantier important, c’est le suivi-évaluation et le crédit carbone. Le suivi-évaluation pour donner à nos décideurs des informations de qualité qui puissent leur permettre de prendre des décisions pour appuyer de façon beaucoup plus forte le développement de cette technologie au niveau du Burkina. A l’échelle internationale, nous sommes engagés depuis 2017 dans une dynamique qui est partie de l’organisation de la première conférence sur la technologie du biodigesteur. Et en octobre 2018, nous avons organisé la 2e édition de cette conférence qui a abouti à la mise en place par 8 pays, de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre (AB-AOC), dont le siège se trouve à Ouagadougou. Ces 8 pays ont confié l’intérim au Burkina, en nous demandant de poser les bases de cette Alliance. Nous sommes sur ce travail actuellement. Et dans le cadre de ce mandat nous allons accompagner le Sénégal dans l’organisation de la 3e édition qui aura lieu cette année à Dakar et au cours de laquelle les organes de l’alliance vont être mis en place. Nous travaillons aussi à ce que ces 8 pays ratifient la convention de l’Alliance, ou qu’au moins les 2/3 la ratifient pour que ses organes puissent être mis en place. Nous travaillons avec un certain nombre de partenaires techniques et financiers (ABPP, HIVOS et la SNV) pour la mise au point au niveau des différents pays de programmes nationaux dans le cadre d’un programme régional pour permettre d’accélérer la dissémination de la technologie au niveau de la sous-région.
Au niveau de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, notre pays est celui-là qui a une très bonne expérience en matière de dissémination de la technologie. De ce fait, nous avons déjà apporté notre expertise à des pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger, le Mali, etc. et cela va continuer de sorte qu’à partir du Burkina, nous puissions accompagner les autres pays à mettre en route des programmes similaires aux nôtres.
Le président du Faso a un important programme d’accompagnement des ménages dans la réalisation et l’exploitation de de 40 000 biodigesteurs. Ce qui montre que la technologie du biodigesteur est porteuse de solutions aux problèmes que vivent les populations rurales. Nous travaillons aussi à concrétiser cet engagement.