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Le Pays N° 5433 du 3/9/2013

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Démolition des murs des écoles primaires Esther : Le fondateur crie à la conspiration
Publié le mardi 3 septembre 2013   |  Le Pays




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Depuis quelques années, les écoles primaires privées Esther sont confrontées à d’énormes difficultés. La dernière en date est la démolition dimanche 1er septembre des murs de l’école primaire Esther I. Cette situation a amené le fondateur de ces écoles à rencontrer la presse le lundi 2 septembre 2013 à Ouagadougou, pour donner sa version des faits.

C’est un homme visiblement dépassé par la tournure des évènements, qui a rencontré la presse hier lundi 2 septembre à Ouagadougou. Pierre Claver K. Nikièma, c’est de lui qu’il s’agit, est enseignant à la retraite anticipée, fondateur d’établissements scolaires. Du fait de sa vocation, il a construit des écoles pour apporter sa contribution au développement du pays et pour l’avenir de la jeunesse, a-t-il expliqué. C’est ainsi qu’il a créé l’école primaire Esther I en 1996 et Esther II en 2000 dans le cadre de la promotion de l’éducation à travers une association dénommée « Wend Yiida ». Mais depuis un certain temps, ces écoles connaissent des difficultés. De quoi s’agit-il ?

Pour la construction de l’école Esther I, a expliqué M. Nikièma, il a acheté à des propriétaires terriens, un terrain d’une superficie de 12 449m2 en zone non-lotie, à Yamtenga au secteur 30 dans l’arrondissement de Bogodogo, selon l’ancien découpage de la ville de Ouagadougou. Après le bornage et suite à une concertation préalable qui a vu la participation des propriétaires et l’administration, il a obtenu auprès de la mairie de l’arrondissement, l’arrêté d’attribution de la personne en question. Aussi avait-il accompli toutes les formalités administratives relatives à l’acquisition de ladite parcelle, ce qui lui a permis de construire six salles de classes, un grand centre de couture pour jeunes filles, des toilettes et une pompe à eau. Le coût global de ces investissements s’élève à 38 207 500 F CFA mentionnés dans les documents des services des domaines fonciers. Pendant le lotissement du quartier en 2003, il a constaté, à sa grande surprise, que la superficie de son école a diminué. Renseignements pris, il s’agissait d’une action des autorités municipales de l’époque qui ont sectionné et attribué une partie de son terrain à un voisin. La superficie amputée couvre environ 4 867,50 m2. Sur le même terrain, son voisin a construit une école. Ce qui veut dire qu’il existe sur le même terrain, deux écoles différentes, toute chose qui constitue, selon lui, une concurrence déloyale. Aussi, le reste de son terrain a été réorienté si bien qu’une partie se trouve désormais dans les habitations des voisins. Au lieu donc d’attribuer d’autres parcelles aux voisins concernés, a–t-il déploré, il a plutôt été surpris par l’hostilité de ces personnes constituées en associations, lesquelles ont manifesté un refus catégorique lorsqu’il a voulu construire le mur de clôture de l’école. Il se dit aujourd’hui « handicapé » car il ne peut plus construire son mur du côté Est du fait de la présence des habitations. En plus, il se sent désormais obligé de démolir des bâtiments qui sont mal orientés s’il doit tenir compte de la nouvelle orientation du terrain. Cette tâche est d’autant plus difficile que la nouvelle réforme de l’enseignement recommande aux fondateurs d’écoles de se charger du préscolaire et du post-primaire. Comment s’y prendra-t-il, pour construire sur ce terrain des bâtiments pour l’école maternelle et le collège qu’il a en projet, s’est-il interrogé ? Son souhait est que les autorités déguerpissent les personnes qui habitent le terrain de son école et leur donnent des parcelles ailleurs pour qu’il puisse construire ses bâtiments : « Je suis le détenteur des premiers documents concernant le terrain qui était d’ailleurs référencé ainsi qu’il suit : section 454, lot 26, parcelle 00. Cependant, je ne comprends pas pourquoi, jusqu’ici, mes démarches auprès des autorités compétentes en vue de pouvoir pleinement jouir de mon terrain et de mon travail d’éducation de nos enfants, n’ont toujours pas abouti. En effet, ni les maires qui se sont succédé à la tête de l’arrondissement de Bogodogo, ni la Justice ne m’ont soulagé de ma souffrance », a-t-il soutenu.

Problème similaire à l’école Esther II

Pour l’école Esther II, il dit avoir acheté un autre terrain en zone non-lotie, au secteur 47 de l’arrondissement 11 selon le nouveau découpage administratif de la ville, qui relevait de l’arrondissement de Bogodogo. Ce terrain d’une superficie de 14 526m2 a été acheté auprès des propriétaires terriens, en 2000. Le fondateur a construit des salles de classes en pierres taillées et des toilettes. Selon lui, ces réalisations font l’objet de convoitises et d’intrigues orchestrées par des personnes aux intentions inavouées qui contribuent à nuire à ses activités. Pour preuve, dit-il, au cours du lever topographique, dans le cadre du lotissement qui a coïncidé avec son voyage à l’étranger, l’agent chargé de la topographie a réclamé aux enseignants de l’école la somme de cent mille F CFA sous peine de supprimer sur la carte, la place de l’école. Suite au refus des enseignants de s’acquitter de la somme demandée, il a morcelé l’espace de l’école en plaçant des bornes dans presque toute la cour, ne laissant finalement que 2 574m2 de la superficie initiale qui faisait 14 526m2. De plus, sur le plan, plutôt que d’écrire sur la carte « Ecole », il a été mentionné « Réserve foncière » dans la partie réservée à l’école Esther II, rayant ainsi l’école du plan. Conséquence, l’espace n’est plus suffisant pour accueillir les élèves, ni pour abriter les terrains de sport encore moins les toilettes.
Les multiples démarches, auprès des autorités pour résoudre les problèmes au sein des écoles Esther, ont été infructueuses. Et pas plus tard que dimanche dernier, des murs de l’école Esther I ont été démolis. M. Nikièma a du mal à comprendre « l’injustice » dont il dit être victime dans son propre pays. Il ne sait à quel saint se vouer.

Saïdou ZOROME

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