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Procès du putsch : Les avocats brandissent les «bienfaits» du capitaine Dao

Publié le mercredi 14 aout 2019  |  Sidwaya
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© Présidence par DR
Capitaine Abdoulaye Dao, porte-parole du Régiment de sécurité présidentielle (RSP)
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A l’audience du vendredi 9 août 2019 du procès du putsch manqué, les avocats du capitaine Abdoulaye Dao ont dénoncé l’«acharnement», la «dénaturation» des faits et la «déformation volontaire» de la vérité par le parquet afin de charger leur client.

Au terme de trois ans d’instruction «uniquement à charge», le tribunal militaire doit rechercher les éléments à décharge pour équilibrer la balance de la justice en faveur du capitaine, Abdoulaye Dao. C’est ce qu’a soutenu Me Dieudonné Bonkoungou, l’un des conseils de l’officier, à l’audience du vendredi 9 août 2019 au tribunal militaire.

Il a demandé une telle recherche aux juges parce que, d’après lui, l’accusation s’acharne sur son client, niant tout ce qu’il a fait de positif pendant les événements. A l’entendre, l’officier Dao a défié les multiples pannes de voitures et l’alerte prémonitoire de sa tante pour rentrer de Bobo-Dioulasso, par devoir militaire et en tant que point focal de l’ex-RSP en temps de crise. A cela s’ajoutent, d’après Me Bonkoungou, les instructions que Dao aurait données au major Eloi Badiel pour la sécurité des autorités prises en otage.

Les autres «bienfaits» de son ‘’protégé’’ que Me Boukoungou veut que le tribunal reconnaisse, sont relatifs aux instructions qu’il aurait données pour la réparation de la climatisation du bâtiment où étaient les otages, l’assurance donnée aux proches de ces derniers et les effets de toilette apportés aux membres de l’exécutif arrêtés. Sans oublier tout ce que le capitaine Dao a fait, en coordination avec les autres commandants de groupements et le chef de corps, pour calmer les jeunes militaires excités et énervés en vue du désarmement de l’ex-RSP.

Quant aux dires du parquet relatifs aux ordres donnés par téléphone depuis Bobo-Dioulasso par l’accusé à Badiel de couper les radios, l’avocat a estimé que ce sont des «allégations» qu’aucun témoignage ni écoute téléphonique ne confirme. Il en est de même, selon le conseil, de la remise d’argent à la Police nationale, de l’appel des journalistes pour couvrir les événements d’alors et du dispositif sécuritaire autour de la RTB pendant la lecture de la déclaration et des communiqués du CND afin d’assister le ‘’présentateur’’. S’agissant de la nuit du 16 septembre 2015, du document que son client a apporté à la réunion de sortie de crise, l’auxiliaire de justice a argué que Abdoulaye Dao n’a joué qu’un «rôle secondaire de transfert».

«En tant que militaire loyal»
Au sujet de la désignation du lieutenant-colonel Mamadou Bamba pour lire la déclaration et les communiqués, Me Bonkoungou a soutenu que Dao s’est assuré que la hiérarchie militaire était favorable au coup, avant de faire la proposition. «Pensant aux pressions et stigmatisations dont il a été l’objet après lecture d’un communiqué officiel de chefs militaires, il a émis des réserves sur la désignation du lieutenant Boureima Zagré dont les épaules sont encore frêles pour supporter une telle charge», a, par ailleurs, justifié Me Bonkoungou. Et de s’interroger : «Après cette désignation, quel autre fait de complicité Dao a commis ?».

Qualifiant les faits relatés par le ministère public de non constants, l’avocat a demandé aux membres du tribunal de les rejeter catégoriquement. S’attaquant au réquisitoire du parquet, l’homme en toge noire a fait observer, dans la réduction du document, que plusieurs capitaines sont désignés comme devant bénéficier du sursis. «Mais c’est le seul nom de Oussène Zoumbri qui est mentionné», a-t-il révélé, convaincu que Abdoulaye Dao devait également y figurer.

En conclusion, sur l’infraction de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, l’avocat a fait valoir l’absence de l’intention coupable du prévenu et demandé que le tribunal soit «humain et juste» à l’égard de son client. Intervenant sur l’infraction d’incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, le deuxième conseil du capitaine, Me Mireille Barry, a été formelle : «Après amendement de la déclaration du putsch par la hiérarchie, mon client avait compris que l’armée avait décidé de prendre le pouvoir.

En tant que militaire loyal, il ne pouvait rien faire d’autre que ce qu’il a fait». L’avocate a regretté que des SMS reçus par le capitaine Dao ne figurent pas dans le rapport d’expertise électronique. Sont de ceux-là, les messages de Fatoumata Thérèse, traitant Dao de «traître».

Me Barry a conclu que son client était «traître du côté des putschistes et putschiste du côté des loyalistes». La fin de l’audience du vendredi 9 août a été marquée par la liberté provisoire accordée à l’accusé Yacouba Kinda. Le procès reprend ce mardi 13 août.

Jean Philibert SOME
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