Monsieur le Directeur Général,
Nous vous remercions de nous avoir associés aux travaux de l’atelier sur la tarification des actes des professionnels du CHU-YO.
C’est l’occasion pour nous de vous réaffirmer notre opposition aux augmentations des tarifs des actes des professionnels de santé. En effet, ce renchérissement du coût des actes des professionnels de santé va aggraver l’exclusion des populations des soins de santé sans pour autant résoudre les problèmes financiers du système de santé.
En rappel, officiellement, 40% des burkinabè vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et c’est cela qui a justifié entre autres l’instauration de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.
L’incapacité actuelle du CHU-YO à remplir convenablement ses missions n’est pas due à la faiblesse des tarifs qui ont avant tout un caractère social et non commercial mais à la gestion des recettes et des subventions que l’Etat lui accorde.
Face à ses difficultés financières, le CHU-YO qui a une mission de service public doit s’adresser en premier lieu au responsable de la politique nationale de santé c’est-à-dire le gouvernement et non augmenter les charges des populations déjà pauvres.
De plus, les augmentations de tarifs déjà effectives ou à venir sont illégales dans la mesure où le Kiti portant tarification est toujours en vigueur.
Pour nous la question des tarifs n’est pas l’apanage des praticiens seuls, mais un problème hautement social qui relève des responsabilités politiques des autorités du pays.
Le SYNTSHA dénonce également le principe du paiement à l’acte des soins qui constitue une barrière à l’accès des soins pour les populations.
Tous ces problèmes découlent de la démission du gouvernement à l’égard du fonctionnement des formations sanitaires.Notre syndicat ne saurait être complice de ce complot qui vise à exclure la grande majorité de la population aux soins de santé qui est pourtant un droit constitutionnel.