La parole est aux avocats du capitaine Abdoulaye Dao ce vendredi matin. Me Dieudonné Bonkoungou parle de « vide factuel » : pour lui, il n’y a rien qui puisse être retenu contre son client.
Me Dieudonné Bonkoungou s’est d’abord attaqué, une fois de plus, à la procédure appliquée dans cette affaire, de l’instruction jusqu’au procès ; puis il a critiqué les réquisitions du parquet militaire qui demande une condamnation de 5 ans de prison ferme et 1 million de francs d’amende contre le capitaine Abdoulaye Dao. Ce dernier est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, et invitation à commettre des actes contraires à la discipline militaire.
L’avocat estime que cette réquisition n’est pas motivée et que les peines sont injustifiées. « Cette attitude du parquet porte en elle les germes de l’arbitraire », a-t-il dénoncé. « Le capitaine Dao ne s’est concerté avec personne, il n’a rien planifié avec personne, il n’a rien fait qui puisse être retenu contre lui », affirme Me Bonkoungou. Pourtant selon le parquet il a été retrouvé sur l’ordinateur personnel de Dao un document semblable à la déclaration du CND lu le 17 septembre 2015. Me Bonkoungou y répond à demi-mots qu’avec la technologie, on peut retrouver n’importe quel document sur l’ordinateur de quelqu’un juste pour l’accabler.
Et d’ailleurs selon lui, à 4h du matin ce jour-là, heure à laquelle le document a été enregistré, le capitaine Dao ne se trouvait pas au camp Naaba Koom 2. Il n’a donc pas pu participer à sa rédaction. Pour ce qui concerne sa présence à la RTB le 17 septembre, considéré comme un acte d’assistance au lieutenant-colonel d’alors Mamadou Bamba, celui qui lisait les communiqués du CND, Me Dieudonné Bonkoungou se pose des questions : en quoi a-t-il assisté le colonel Bamba ? Et il ajoute : le capitaine n’est ni technicien, ni pigiste à la RTB. Et pour lui, des personnes ont été épargnées dans cette affaire.
Ceux par exemple qui servaient de relais pour acheminer les communiqués ou encore ceux qui montaient la garde. Me Bonkoungou demande également aux juges, quel acte à part la présence de Dao à la télévision nationale pourrait être considéré comme acte de complicité ? Pour lui, c’est je cite « un vide factuel ».