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Terrorisme au Burkina, faut-il fermer les yeux là-dessus ?

Publié le mardi 30 juillet 2019  |  NetAfrique.Net
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© AFP par Issouf Sanogo
Début avril, 62 personnes ont été tuées à Arbinda, lors d`attaques jihadistes suivies d`affrontements intercommunautaires.
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En l’espace d’une semaine (dimanche 21 au samedi 27), les terroristes ont fait 26 morts au Burkina Faso. Ils ont également fait de dégâts matériels importants et surtout de nombreux déplacés qui fuient leurs localités à la recherche d’autres plus sécurisantes. Même si on en parle peu, certainement parce qu’il y a cette disposition du nouveau Code pénal qui pèse sur les têtes des activistes et des journalistes, il faut tout de même reconnaître que la situation est très préoccupante et grave.

Elle l’est d’autant plus que toutes ces attaques se déroulent au moment où l’opération Doofu, supposée sécuriser les zones où il y a les attaques est en cours. Aussi, est-on tenté de se poser la question de savoir ce qui se passe réellement. Soit l’opération déclenchée depuis maintenant quelques mois n’arrive pas à freiner le mal à défaut de l’éradiquer complètement, soit les attaques auxquelles on assiste en ce moment ne sont pas des attaques ordinaires, telles qu’on les connaissait.

En effet, les zones concernées ont connu plusieurs attaques. Qui sont pour la plupart restées sans revendication. Ces zones ont aussi connu des conflits intercommunautaires pour lesquels, aucune suite judiciaire n’a pas encore été donnée. Alors que dans certaines de ces zones, les commanditaires ou supposés auteurs de ces attaques sont bien connus et devaient en principe répondre de leurs actes.

Malheureusement, la justice mise en place tarde à donner une suite à ces actes. Aussi, est-on tenté de croire qu’il pourrait beaucoup plus s’agir d’attaques pour règlement de compte. Autrement dit, les assaillants qui sont toujours des individus armés non-identifiés se déplacent en groupe sur des motos qui se fondent immédiatement aux populations après leur forfait pourraient être parmi les mêmes populations. Dans un tel contexte, il est difficile à l’armée, quelle que soit la disposition mise en place, de les retrouver. Car, si ce sont les mêmes populations qui doivent collaborer avec elles qui sont les auteurs des attaques, ses efforts resteront vains.

Aussi, plus que jamais, les Burkinabè doivent savoir que la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée sur le plan strictement militaire. Il faut que tous les leviers soient actionnés. Des personnes ont commis des actes répréhensibles. Si elles sont bien identifiées, pourquoi la justice ne se décide pas à leur mettre la main dessus afin qu’elles répondent? Si c’est le politique qui fait le blocage, il faut le dire. On ne peut vouloir d’une chose et de son contraire. Si la justice ne presse pas le pas, on risque de la tenir pour responsable indirect des attaques terroristes avec leur corolaires de déplacés internes.

En attendant, il faut que le gouvernement donne quand même un signal fort. On ne peut pas continuer à assister impuissamment chaque fin de semaine à des tueries de populations! A moins que, comme on le dicte soit «notre tout comme ça». Si c’est le cas, c’est que c’est assez sérieux puisque la fin du terrorisme ne sera pas pour demain. Même si on sait que la lutte est longue.
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