Ceci est un écrit du journaliste Madi Kébré suite au conseil des ministres du jeudi 25 juillet 2019 où le Directeur provincial de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire de la Kossi, monsieur Bertrand Bonzi a été remplacé de son poste suite à une interview qu’il aurait accordé sur la situation des réfugiés dans la province. Pointant du doigt une injustice, il s’inquiète du fait que « si rien n’est fait ,la presse n’aura plus d’interlocuteur dans l’administration publique « . Lisez.
Le vendredi 19 juillet 2019, nous avons reçu un confrère de Dédougou correspondant du pays et Ouaga FM. Nous avons ensemble fait le tour des sites des réfugiés internes en vue d’accueillir leurs avis. Ensuite, nous sommes allés arracher quelques mots au Directeur provincial (DP) de l’action sociale sur sa lecture de la situation, surtout les difficultés rencontrées avec ce flux massif de ces déplacés internes estimés à plus 9 000 environ .
Réceptif et ouvert,le DP s’est bien confié à nous sans détour. Une franchise recommandée dans un État de droit où la presse à raison de citer.
Le lundi matin du 22 juillet 2019, après la diffusion du premier journal parlé de Ouaga FM et la parution des journaux, notamment L’Express du Faso qui affichait à sa une ,« Plus de 9000 déplacés internes en urgence d’aide humanitaire » (Voir article ici ->) , je reçois un appel du DP Bonzy qui me demandait qu’on se croise urgemment devant la salle de ciné Numadu de Nouna.
D’un air désabusé et transpirant, il me signifiait qu’il était sur le point d’aller à Ouaga pour se justifier auprès de sa hiérarchie suite à l’interview qu’il nous à accordée. Madame lui accuse de n’avoir pas parlé bien du ministère dans l’élément, pire que le DP n’a pas demandé la permission à sa hiérarchie avant de se confier aux journalistes.
Nous avons joint le confrère de Dédougou afin qu’il puisse réunir les éléments sonores comme justificatifs pour donner au DP. Nous sommes restés pantois pour attendre la suite. C’est las et impatient d’attendre que nous avons joint le DP autour de 22 heures pour savoir la suite.
Il nous dit que tout s’est bien passé. Il a également demandé des excuses auprès de sa hiérarchie. En revenant, le DP a même été doté en tablettes pour recenser les réfugiés. Un ami me souffle que le DP est revenu tout souriant. Je lui ai dit rien de tel, l’objectif est atteint. L’interpellation a suscité une réaction .
C’est contre toute attente et à la surprise générale de tous que ce DP franc et sincère a été relevé de ses fonctions. Wallaye, c’est la force. Un chef de service ne peut- il pas dire ce qu’il pense dans ce pays? Doit- il donc se taire quand bien même ça ne va pas? Dans quel pays sommes- nous?
En toute sincérité, sans être l’avocat du DP Bonzy, ce monsieur n’a rien dit du mal sur son ministère. Il a eu tort d’évoquer les vraies difficultés vécues dans son institution telles que le manque de personnel, le carburant et bien d’autres moyens pour faciliter le travail de ses agents sur le terrain. Qu’est-ce qui est si grave dans les propos du DP pouvant courroucer de la sorte Mme la ministre?
Franchement, la situation est décevante parce que le DP et ses agents sont chaque fois sur le terrain malgré le contexte sécuritaire pour assister des cas en dépit de l’insuffisances des moyens. Une direction provinciale de l’action sociale comme celle de la Kossi devrait être dotée en véhicule. Le DP transporte des malades mentaux avec sa voiture personnelle. La direction provinciale de l’action sociale de la Kossi reste toujours ouverte 7 jours sur 7 jours depuis le déclenchement du flux des réfugiés internes afin de leur permettre l’accès facile à l’institution. Il y’a quoi de plus travailleur et intègre dans ça?
Monsieur Bertrand Bonzi était Directeur provincial de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille de la Kossi depuis seulement le 19 septembre 2018.