Le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, en collaboration avec l’UNFPA, a officiellement lancé le rapport sur l’état de la population mondiale 2019, le jeudi 25 juillet dernier à Ouagadougou.
A l’occasion de la commémoration de la 30e édition de la journée mondiale de la population, le ministère de l’Economie, des Finances et du Développement a officiellement lancé le rapport sur l’état de la population 2019. C’était le 25 juillet 2019, à Ouagadougou. Articulé autour du thème : «Une tâche inachevée : la poursuite de l’acquisition des droits et des choix pour tous», ce rapport fait une analyse des 50 ans d’engagement et d’action de la Communauté internationale pour assurer une meilleure qualité de vie aux populations. Il comporte, comme chaque année, des statistiques qui sont enrichies de témoignages, selon le représentant résident de l’UNFPA au Burkina Faso, Auguste Kpognon. «Ce rapport montre que malgré les progrès remarquables réalisés en matière de droit et de santé de la reproduction depuis 1994, date de la tenue de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) au Caire en Egypte, des millions de filles et de femmes n’ont toujours pas bénéficié des promesses de cette conférence», a-t-il relevé. En effet, il en ressort que les contraceptifs ont fait chuter le nombre de grossesses non désirées et de décès maternels (24% des femmes utilisaient des contraceptifs modernes en 1969 contre 58% en 2019). Ainsi, le nombre moyen de naissance par femme est passé de 4,8 en 1969 à 2,5 aujourd’hui. Et le nombre de décès maternels qui était de 369 pour 100 000 naissances vivantes en 1994 est passé à 219 en 2015. Toujours selon le rapport, 25 ans après la mise en œuvre du programme d’actions de la CIPD au Burkina Faso des avancées notables ont été enregistrés. «La pauvreté a reculé de 4,4 points soit de 44,5% en 1994 à 40,1% en 2014. Le quotient de mortalité infanto-juvénile est passé de 187 pour 1000 en 1993 à 81,7 en 2015, tandis que le taux de mortalité maternelle est passé de 484 à 330 décès pour 100 000 naissances vivantes entre 1993 et 2015», a souligné le secrétaire général du MINEFID, Dr Seglaro Abel Somé. A cela s’ajoute le fait que la prévalence contraceptive chez les femmes en union a été multipliée par 5 entre 1993 et 2015.
Des besoins à satisfaire
Alors, l’amélioration de ces indicateurs a induit une baisse du nombre d’enfants par femme de l’ordre de 6,9 à 5,4 entre 1993 et 2015. «En dépit de ces progrès des 50 dernières années, il reste beaucoup à faire, car la santé et les droits sexuels et génésiques demeurent encore des défis aux quatre coins du monde», a indiqué le SG. Le rapport a en effet révélé que plus de 200 millions de femmes ont un besoin non satisfait en contraception moderne, et environ 650 millions de femmes en vie aujourd’hui auraient été mariées durant l’enfance. Aussi, le récurrent phénomène du mariage des enfants qui diminue la chance de scolarisation des filles, les prive de leur pouvoir d’agir et de leur autonomie au sein du foyer ainsi que des perspectives d’avenir, a été mis à nu. Pour M. Somé, le rapport sur l’état de la population mondiale 2019 interpelle la communauté internationale, la conscience collective et individuelle qu’il est urgent de redoubler d’efforts pour garantir à tous le droit à une vie digne et productive. Sur ce, il a invité l’ensemble des acteurs du développement national à faire de ce rapport une boussole pour orienter leurs actions afin d’accélérer les promesses du Caire au profit de tous. Pour sa part, le SG a donné l’assurance que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour donner du contenu et se donner les moyens pour une pleine réalisation de cet engagement.