Le journaliste d’investigation et écrivain est décédé jeudi 25 juillet au soir à l’âge de 81 ans. Il s’était fait connaître pour ses enquêtes fouillées, dont certaines, en particulier sur l’Afrique, demeurent controversées.
Pierre Péan est mort hier à l’âge de 81 ans. Ce fils de coiffeur de l’est de la France, passé par l’AFP, L’Express, Le Canard Enchainé, mais toujours jaloux de son indépendance, s’était fait connaître pour ses enquêtes, dont certaines ont marqué l’histoire politique française contemporaine jusqu’à passer aujourd’hui à la postérité. Ainsi, en va-t-il des liens entre François Mitterrand et la collaboration sous l’occupation dans les années 1940 (Une jeunesse française : François Mitterrand, 1934-1947, livre publié en 1994) ou encore La Face cachée du Monde, le célèbre quotidien français, ouvrage paru en 2003.
Mais Pierre Péan avait aussi le goût de l’Afrique. C’est d’ailleurs l’affaire, révélée en 1979, des diamants de Bokassa, offerts au président français de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing par le dictateur centrafricain, qui l’a fait connaître du grand public.
Pierre Péan a débuté sa carrière au… Gabon
C’est à l’Afrique que Pierre Péan a réservé ses enquêtes les plus controversées. En 2005, il publie Noires fureurs, blancs menteurs, un ouvrage sur le génocide des Tutsis au Rwanda qui fera polémique.
Mais c’est au Gabon que Pierre Péan consacrera l’essentiel de ses écrits africains. Il faut dire que c’est dans ce pays, dans les années 1970, que celui qui n’est alors pas encore journaliste débute sa carrière dans… les cabinets ministériels. Un épisode peu connu de sa biographie.
En 1983, il publiera Affaires africaines sur les relations entre la France et le Gabon. Mais c’est un autre de ses bouquins, Nouvelles affaires africaines, la suite du premier, paru trente ans après, en 2014 qui suscitera le plus de controverses. Pierre Péan sera d’ailleurs reconnu coupable de diffamation et condamné par le Tribunal correctionnel de Paris en octobre 2017.