Le dialogue politique entre la majorité et l’opposition, consacré à la situation nationale et aux élections de 2020 au Burkina Faso, a abouti à un « large consensus », a annoncé lundi le chef de file de l’opposition, Zéphyrin Diabré.Ce dialogue politique a réuni pendant une semaine au palais présidentiel une quarantaine de participants issus des différentes composantes de la classe politique.
« Sur l’organisation des élections de 2020, nous avons fait l’effort important d’aboutir à un consensus total et de débroussailler des questions qui paraissaient contentieuses au point qu’à ce jour, il n’y a qu’une question qui reste en suspens: l’utilisation éventuelle de la carte consulaire biométrique comme document électoral », a indiqué M. Diabré. Selon le rapport de synthèse des travaux, majorité et opposition se sont accordées sur la révision a minima du code électoral et le maintien du calendrier électoral, avec des élections couplées présidentielle et législatives en 2020 ainsi que des élections municipales en 2021.
« Sur les questions d’intérêt national: la sécurité, la réconciliation nationale, l’autorité de l’Etat, la cohésion sociale, l’incivisme… nous avons eu des échanges très francs, qui nous ont permis d’aboutir à des recommandations consensuelles qui, si elles étaient mises en oeuvre permettraient à notre pays de faire un grand pas en avant », a ajouté M. Diabré.Il s’agit entre autres de renforcer les capacités matérielles, financières et humaines des forces de défense et de sécurité, d’élaborer un pacte patriotique national et d’assurer un traitement diligent des dossiers judicaires des détenus pour « faits de terrorisme ».
Des « points paraissaient insurmontables Subitement les murs de méfiance se sont écroulés », s’est réjoui le président de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), Simon Compaoré.Il a également salué la mise en place d’un comité de suivi des recommandations qui devra aussi servir « de lien permanent entre la majorité et l’opposition ».
»Dans la mise en oeuvre des mesures destinées à faire face à la situation que traverse notre pays, la bonne foi doit être la chose la mieux partagée », a commenté le président du Burkina Roch, Marc Christian Kaboré, appelant « à l’union sacrée autour des questions liées à la lutte contre le terrorisme, la cohésion sociale, la réconciliation et l’unité nationales ».
Pays pauvre du Sahel, le Burkina fait face à des attaques récurrentes des groupes jihadistes dans le au Nord et dans l’Est. Celle-ci ont fait environ 500 morts depuis septembre 2015, selon un comptage de l’AFP.