Les partis de la majorité présidentielle et de l’opposition politique sont parvenus à un «large consensus» après une semaine d’échanges au cours d’un dialogue politique initié par le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.
La quarantaine de participants issus des différentes composantes de la classe politique burkinabè, ont échangé sur deux grands thèmes. Le premier concerne le code électoral, le référendum constitutionnel et les élections de 2020 et le second porte sur la situation nationale et les questions d’intérêt national, selon le document transmis à la presse.
‘’Ce dialogue nous a permis d’avoir des échanges riches et fructueux sans aucune passion ni animosité et a surtout permis d’aboutir à des conclusions qui, pour l’essentiel, font état d’un large consensus autour des questions qui nous ont réunis’’, a déclaré le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, par ailleurs, coprésident des travaux de la rencontre politique.
‘’Sur les questions portant sur l’organisation des élections de 2020, nous avons fait l’effort important d’aboutir à un consensus total et débroussailler des questions qui paraissaient contentieuses au point qu’à ce jour, il n’y a qu’une question qui reste en suspens : celle de l’utilisation éventuelle de la carte consulaire biométrique comme document électoral’’, a-t-il indiqué, précisant que ‘’sur tout le reste, nous nous sommes entendus’’.
Selon le rapport de synthèse des travaux, les deux composantes se sont accordées sur la révision à minima du code électoral avant les élections de 2020 et la relecture intégrale du code électoral après l’adoption de la nouvelle constitution.
Le maintien du calendrier électoral conformément aux dispositions constitutionnelles, avec la tenue des élections couplées présidentielle et législatives en 2020 et des élections municipales en 2021, a été convenu par les participants.
‘’Sur les questions d’intérêt national, qui portent sur la sécurité, la réconciliation nationale, l’autorité de l’état, la cohésion sociale, l’incivisme etc., nous avons eu des échanges très francs, ouverts et constructifs qui nous ont permis d’aboutir à des recommandations consensuelles qui, si elles étaient mises avec d’autres points de vue, permettraient à notre pays de faire un grand pas en avant’’, a expliqué M. Diabré.
Il s’agit entre autres, de renforcer les capacités matérielles, financières et humaines des forces de défense et de sécurité, instaurer une contribution financière patriotique de toutes les composantes de la nation, d’élaborer et faire adopter un pacte patriotique national, d’assurer un traitement diligent des dossiers judicaires des détenus pour faits de terrorisme.
Sur la réconciliation nationale, les participants recommandent la poursuite de la démarche basée sur le triptyque vérité-justice-réconciliation et l’élargissement des concertations sur la réconciliation aux couches sociales du pays.
‘’Pendant sept jours, nous avons fait bouger les lignes. Les points qui paraissaient insurmontables tant au niveau du code électoral que de la préparation des élections de 2020, subitement les murs de méfiance se sont écroulés’’, s’est réjoui le président de l’Alliance des Partis de la Majorité Présidentielle (APMP), Simon Compaoré, également coprésident du dialogue politique.
Il a également salué la mise en place d’un comité de suivi des recommandations avec 15 membres issus des deux composantes dont ‘’la vocation sera de s’assurer que les conclusions du dialogue seront non seulement mise en place mais de servir aussi de lien permanent entre la majorité et l’opposition’’.
»Certaines thématiques abordées dans le cadre des échanges, en raison de leur caractère d’intérêt national m’invitent à élargir la réflexion à d’autres acteurs de la vie nationale », a indiqué le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré.
Il s’agit »notamment de la réconciliation nationale, de la cohésion nationale, de l’autorité de l’état et de l’incivisme tout comme certains aspects sur les questions sécuritaires », a-t-il précisé.
‘’Dans la mise en œuvre des mesures destinées à faire face à la situation que traverse notre pays, la bonne foi doit être la chose la mieux partagée », a estimé M. Kaboré appelant »à l’union sacrée des fils et filles du Burkina Faso autour des questions liées à la lutte contre le terrorisme, la cohésion sociale, la réconciliation et l’unité nationales ».
‘’C’est avec une note de satisfaction que l’opposition repart de ce dialogue et une note d’espoir que ce qui a commencé aujourd’hui va continuer dans le respect de nos différences et de nos divergences pour le bien de notre chère patrie, le Burkina Faso’’, a assuré M. Diabré.