Le Premier ministre burkinabè Christian Dabiré a déclaré dimanche nuit que le gouvernement se tient disponible à accompagner la justice si nécessaire «en utilisant la force» afin qu’aucun obstacle n’empêche de faire la lumière sur le massacre de Yirgou survenu en début d’année 2019.
En début d’année, une cinquantaine de Peuhls (chiffres officiels), 210 selon un collectif, ont été tués à Yirgou (Centre-nord), en représailles à une attaque terroriste qui a coûté la vie à un chef Mossi et à six de ses proches.
Dans une interview parue dans le quotidien Sidwaya du 11 février dernier, le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Kaya, Abdoul Kader Nagalo a déclaré que «les gens dont les noms sont cités comme présumés auteurs lors des auditions, se trouvent être des porteurs d’armes (des koglwéogo)».
«Il faut trouver la manière qui convient pour procéder à leur interpellation, afin d’éviter d’autres incidents», a-t-il déclaré au journal et près de huit mois après les évènements, il n’y a eu à ce jour, aucune arrestation.
Pour le chef du gouvernement, Christophe Joseph Marie Dabiré, ce «n’est pas au gouvernement de prendre une telle décision (les arrestations), c’est au tribunal de créer les conditions pour que les arrestations puissent être opérées».
«Force doit rester à la loi et même s’il faut intervenir, utiliser la force également pour accompagner la justice, le gouvernement le fera. Il faut qu’on nous le signifie», a-t-il déclaré.
Pour ressouder la cohésion sociale profondément mise à mal (Yirgou et Arbinda) depuis l’arrivée au pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, le Premier ministre rappelle qu’un ministère délégué chargé de la cohésion sociale a été créé.
«La ministre déléguée est en train d’élaborer un plan d’intervention pour permettre à l’Etat de déployer une stratégie pour créer les conditions de la cohésion nationale».
Il a aussi fait savoir qu’«au niveau des autorités décentralisées», le gouvernement travaille à faire en sorte que ceux-ci «prennent leurs responsabilités pour assurer les conditions d’interposition en cas d’apparition de signes précurseurs de conflits».
Cependant, il a noté que le gouvernement donne «le ton» mais le combat de la cohésion sociale incombe également à d’autres acteurs de la société nationale notamment «les leaders d’opinions, les traditionalistes et les religieux».