Le Premier ministre, Christophe Dabiré était face à la presse nationale ce dimanche 21 juillet 2019 pour son premier grand oral depuis sa nomination en janvier 2019. Le chef du gouvernement, en une heure chrono, s’est prononcé sur les grands sujets de la vie nationale : de la lutte contre le terrorisme à la relance de l’économie en passant par la question de la fonde sociale, tout a été passé au peigne fin par le chef du gouvernement.
Il était plus ou moins attendu sur deux sujets majeurs : la lutte contre le terrorisme et la fronde sociale. Sur la lutte contre le terrorisme, le chef du gouvernement a indiqué que le bilan des différentes opérations menées par les forces de défense et de sécurité sur le terrain était « globalement positif».
« Aujourd’hui il y a des motifs de satisfaction, il suffit simplement d’aller dans les provinces où les opérations ont été menées pour constater que les populations sont satisfaites des résultats. Nous n’allons pas versés dans le triomphalisme mais vous constatez qu’il y a une accalmie. Le problème ne se pose pas en termes de comptabilité statistique mais en termes d’objectif à atteindre. Nous sommes satisfaits aujourd’hui car les effets pervers des attaques sont moins élevés que les attaques que nous avions il y a un an ou deux ans. (…) Le nombre de morts causé diminue drastiquement parce que les forces de défense et de sécurité se sont adaptés au mode des terroristes ».a estimé le Premier ministre qui a ajouté que les éléments sur le terrain sont actuellement « d’attaque avec des moyens adaptés ».
« Aucune duplicité de la France »
Aussi il a indiqué que ceux qui nous attaquent (Le Burkina Faso, Ndlr) sont des groupes terroristes qui opèrent sur l’ensemble du Sahel. Et leur objectif en attaquant le Burkina c’est d’arriver à récupérer une partie du territoire pour exister. Et dans le cas, Christophe Dabiré a laissé entendre que le pays ne cédera « aucun de ses centimètres carré à qui que ce soit».
La France appuie le Burkina dans la lutte contre le terrorisme et a surtout intervenu pour mettre en déroute certains groupes terroristes opérant sur le sol burkinabè. Mais une certaine opinion estime que l’hexagone serait derrière ces attaques et jouerait surtout à un double jeu avec les pays du G5 Sahel.
Le chef du gouvernement burkinabè ne doute pas de « la sincérité de la France». Il s’explique : « Je ne crois pas qu’il y ait une duplicité de la part de la France, cela dépend des accords de coopération que l’on avec elle. (…) La France n’intervient que lorsque que la partie burkinabè lui fait appel pour résoudre un problème précis ».
La Fronde sociale…
Sur la question de la fronde sociale que connait le pays, le Premier ministre a avoué que le remède miracle demeure le dialogue. Il a affirmé avoir dit aux travailleurs que leurs revendications sont légitimes car reposant sur des engagements pris par les différents gouvernements.
Cependant, M. Dabiré estime que c’est la non implémentation immédiate de ces engagements et textes de lois antérieurs qui constitue la cause de cette déferlante de grève.
Outre cela, il estime qu’il y a plusieurs revendications dont les réponses que doit apporter le gouvernement nécessitent un certain temps. Mais le seul hic, a-t-il souligné, est que les syndicats veulent « des réponses immédiates ». « Si les travailleurs ne savent pas raison gardée et préfère donner des ultimatums, du genre si ce n’est pas fait demain ou après demain, ils ne lèvent pas la grève, c’est comme cela que nous rentrons dans la prise de décision à l’emporte pièce qui deviennent des difficultés par la suite. Ce que l’on n’a pas résolu correctement aujourd’hui, on se fait rattraper demain. C’est imparable… » a-t-il confié tout en précisant avoir donné des instructions à ses ministres de « travailler à leur rythme » afin de pouvoir trouver des solutions pérennes.
Par ailleurs, il a noté que la remise à plat du système des rémunérations n’a pas été abandonnée. Elle se repose sur un processus qui une fois est bouclé sera opérationnalisée. Mais Christophe Dabiré prévient le monde du travail sur l’apparition de nouvelles revendications.
« J’ai été catégorique et je l’ai dit aux membres du gouvernement. Nous n’accepterons pas de nouvelles revendications tant que nous n’aurons pas fini de régler l’apurement du passif et passer à la remise à plat » a-t-il précisé. Pour lui, tous les travailleurs sont concernés par cette remise à plat peu importe leurs catégories professionnelles.
Le chef du gouvernement, outre ces deux sujets majeurs, a fait le tour des autres points à savoir la cohésion sociale, la réconciliation nationale, le dialogue politique, l’impunité et la réduction du Train de vie l’Etat, etc.
Après six mois d’exercice, Christophe Dabiré est confiant quant à l’avenir du pays. Mais il a énuméré les conditions sine qua non. « Il faut qu’on résolve d’abord le problème de l’insécurité et qu’on crée les conditions pour une paix durable. Et pour y arriver, il faut que tous les Burkinabè se mettent d’accord pour regarder dans la même direction et avoir une même vision du développement. Tant que nous ne mettons pas ensemble, on n’ira nulle part (…) De mon point de vue, nous devons créer un climat de sérénité qui permet au gouvernement de travailler dans de bonnes conditions » a dit le chef du gouvernement.