L’ONG «Save the children» a célébré, le mardi 16 juillet 2019 à Ouagadougou, les 100 ans d’existence et de travail pour la promotion des droits des enfants à travers le monde. La cérémonie a été présidée par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui s’est engagé à garantir aux enfants, les droits fondamentaux.
1919-2019 ! Cela fait 100 ans que la fondatrice de «Save the children», Eglantyne Jebb, s’est engagée à travers ses multiples actions, à défendre sans faille, les causes des enfants dans le monde. Un hommage lui a été rendu, le mardi 16 juillet 2019, à Ouagadougou. Selon la directrice-pays de «Save the children», Emelie Fernandes, le Burkina Faso a connu de grands progrès sur la baisse du taux de mortalité infantile et celui de la malnutrition chronique. Malheureusement, à l’entendre, il fait partie en 2019, des dix derniers pays sur ce classement de 176 pays.
«Cela signifie que les enfants du Burkina sont parmi ceux qui ont le moins de chances de profiter pleinement de leur enfance», a déploré Mme Fernandes. En témoigne, comme elle l’a soutenu, la situation sécuritaire ‘’tendue’’ depuis 2015 au «pays des Hommes intègres», obligeant les enfants à fuir les zones de conflit, mettant en péril leur épanouissement.
Et d’ajouter que cette situation humanitaire interpelle l’ONG, qui continue de soutenir le gouvernement burkinabè dans plusieurs thématiques tels le volet de la protection de l’enfant et particulièrement le mariage précoce, le volet nutrition, les défis liés à la santé des enfants et la thématique sur la pauvreté de l’enfant. Mme Fernandes a indiqué que le mariage d’enfants menace quotidiennement leur épanouissement et selon l’UNICEF, 52% des femmes ont été mariées avant 18 ans.
«Le Burkina Faso affiche le cinquième taux de prévalence du mariage d’enfants le plus élevé au monde. Le Code des personnes et de la famille autorise toujours le mariage des filles avant 17 ans, ce qui ne protège pas juridiquement les enfants», a-t-elle justifié. Pour elle, avec le fort taux d’abandon scolaire, du fait du mariage précoce de filles, elles ont un accès faible à l’éducation et aux opportunités économiques.
L’éducation, l’arme pour changer le monde
Les enfants de la région du Centre-Nord, l’une des régions affectées par le déplacement des populations, ont échangé avec le président Roch Marc Christian Kaboré, sur ces différents volets et ont souhaité qu’il prête une oreille attentive à leurs préoccupations, en vue de promouvoir leurs droits. En effet, Cathérine Sawadogo, une bénéficiaire du club d’écoute du Centre-Nord, qui s’est appesantie sur le volet santé et mariage d’enfants, a noté qu’une de leur camarade promise en mariage, menaçait la famille d’alerter la police, avant de renoncer à ce projet.
Face à cette situation, Mlle Sawadogo a demandé au chef de l’Etat, la garantie qui pourrait mettre les filles à l’abri de ce phénomène. A cette raquête, il a rassuré que le Code pénal et celui de la Famille en relecture, seront mis en phase, pour que l’âge du mariage soit ramené à 18 ans. La deuxième préoccupation a été soulevée par Alizèta Ouédraogo, une autre bénéficiaire. Paraphrasant les propos du défunt président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela, qui a soutenu que : «l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde»,
Mlle Ouédraogo a félicité le président Kaboré, pour ses actions en faveur de l’éducation. Cependant elle a déploré la crise sécuritaire qui a affecté le secteur de l’éducation dans certaines régions du pays, à travers la fermeture des classes.
Tout en souhaitant que des mesures idoines soient prises pour barrer la route aux forces du mal, afin de donner aux enfants des chances d’acquérir des connaissances, Mlle Ouédraogo a voulu savoir quel est l’engagement pris par le président, pour que les enfants dans des zones à fort défis sécuritaires puissent bénéficier d’une éducation de qualité ?
A cette préoccupation, le président du Faso a affirmé que le gouvernement continuera à prendre les mesures nécessaires, pour assurer la sécurité des populations, afin que les élèves puissent reprendre la «route» de l’école dans la sérénité. «Nous pensons que la situation sécuritaire est ponctuelle et nous pourrons relever les défis», a conclu le chef de l’Etat.