Le sahel est en passe de devenir un paradis infernal si ce n’est déjà fait. Au cœur du paysage lunaire d’autrefois se joue un drame enrobé de silence, dans une zone recouverte d’un ciel assombri. Adieu le beau temps ensoleillé prisé des touristes en cavale.
Au Sahel, le langage du désastre baigne dans l’apocalypse des déplacés fuyant en hordes perdues vers l’horizon insipide, vers l’inconnu, vers la certitude de souffrir.
Pris entre le feu des armées stressées voulant en découdre avec l’hydre sans tête, et les crachats rouges de la mitraillette des combattants du désespoir, répandant l’horreur ; villes et campagnes, bourgade et hameau d’habitation se désertent faisant d’Arbinda, Tin –akoff et Tongomayel des cités fantômes. Et que dire de Yirgou, la cité où tout ceux qui sont vivants sont morts ou en fuite ?
Comme si c’était écrit, le drame en appelle là-bas au drame dans cette histoire sans héros qui s’écrit dans le sang et le sanglot des innocents. C’est le calvaire des oubliés de la patrie car les politiques ne se battent que pour le pouvoir même s’il faut régner dans un cimetière à ciel ouvert. Qu’importe la vie des citoyens , pourvu qu’ils votent pour que des gens gardent leur sucette à la bouche.
Hommes et femmes, jeunes et vieux continuent désespérément de se sauver comme pour échapper à un destin tragique déjà scellé par le ravage de l’incendie dévastant tout sur son passage. Espérons et exigeons une autre humanité pour nos populations. C’est le devoir de l’Etat de protéger les citoyens.