(Belga) L'état d'urgence, en vigueur depuis décembre dans plusieurs provinces du Burkina Faso, pays en proie à des attaques djihadistes récurrentes et meurtrières, a été prorogé jeudi de six mois par l'Assemblée nationale.
Le projet de loi portant prorogation de l'état d'urgence, adopté jeudi à l'unanimité par le Parlement au cours d'une session extraordinaire, prend effet à compter du 13 juillet 2019 et sera valide jusqu'au 12 janvier 2020. Cette prorogation "vise à renforcer et consolider la lutte contre l'insécurité et donner plus d'opportunités et de moyens aux Forces de défense et de sécurité (FDS) (pour) poursuivre leurs actions de sécurisation du pays", selon l'Assemblée. Décrété par le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré en décembre 2018, l'état d'urgence qui s'étalait sur six mois, accorde notamment des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui de procéder à des perquisitions à domicile, de jour et de nuit. Certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation ou de rassemblement. L'état d'urgence concerne 14 provinces situées dans sept régions (sur les 13 que compte le pays), notamment les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, de l'Est, du Nord et du Sahel, en proie à des attaques djihadistes de plus en plus récurrentes et meurtrières. D'abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques se sont ensuite étendues à d'autres régions dont celle de l'Est, frontalière du Togo et du Bénin, qui est désormais une deuxième grande zone d'insécurité. Ces attaques attribuées aux groupes djihadistes ont fait plus de 450 morts depuis 2015. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises. Les forces burkinabè semblent incapables d'enrayer le mouvement et les djihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes, tandis que des milliers de personnes fuient les localités ciblées. (Belga)