La Zlecaf est-elle aussi prometteuse qu’on nous le dit ? Réunis à Niamey, les chefs d’État et de gouvernement africains ont officiellement lancé l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale.
L’objectif est d’aller, à terme, vers une zone de libre-échange, doublée d’un marché commun ainsi qu’une union douanière qui impliquerait une politique commerciale commune à l’endroit des pays extérieurs à la zone. Jean-Joseph Boillot est économiste, spécialiste des pays émergents à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) répond aux questions de Carine Frenk.
RFI : Quels sont les principaux avantages pour les Africains de cette fameuse zone de libre-échange ?
Jean-Joseph Boillot : C’est de mettre fin à la structure économique, finalement très néocoloniale, où l’Afrique n’exporte que des produits primaires et importe tous les produits industriels. Et on reste finalement, à cause de cette structure, sur les bords de mers, sur les ports.
Et vous savez comme moi que l’Afrique va voir sa population bondir à trois milliards d’habitants, dès lors que tout le monde se concentre sur les zones portuaires, sur les mégalopoles portuaires, à cause de cette structure économique, cela conduit à ces concentrations absurdes que l’on a à Dakar, etc... Donc, un commerce intégré au continent permettrait de valoriser la totalité du continent africain et de créer un marché commun, car ce n’est pas une zone de libre-échange contrairement à ce que l’on entend trop souvent, c’est une zone de libre-échange mais dont la finalité, comme pour l’Union européenne, est de créer un marché commun, protéger des importations et permettant de valoriser une industrie locale... suite de l'article sur RFI