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L’opposition burkinabè invite le gouvernement à initier une opération « Bori bana » sécuritaire

Publié le jeudi 11 juillet 2019  |  laborpresse.net
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Mesdames et Messieurs les journalistes, l’Opposition politique burkinabè vous souhaite une chaleureuse bienvenue dans sa maison commune. Le Présent point de presse porte sur les sujets suivants :
-la crise humanitaire née du terrorisme,
-le prélèvement de manganèse de la mine de Tambao,
-l’auto-saisine du Conseil Constitutionnel au sujet de la révision du Code pénal,
-et l’inscription des sites métallurgiques du Burkina Faso au Patrimoine mondial par l’UNESCO.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-nous de revenir sur le massacre de Yirgou et d’Arbinda. Nous sommes au 190ème jour du massacre de Yirgou. Jusqu’à présent, ni les assassins du Chef de Yirgou et de sa suite, ni les commanditaires et exécutants du massacre des 210 peuls n’ont été arrêtés. L’Opposition politique dénonce cette impunité, et exige de la Justice burkinabè qu’elle prenne ses responsabilités devant l’Histoire et devant le monde, en rendant une justice impartiale et dans de meilleurs délais.
Faut-il le rappeler, Yirgou et Arbinda posent avec acuité le problème de l’ethnicisme et du communautarisme dans notre pays. En effet, des communautés qui vivaient en paix et en toute harmonie se retrouvent à s’affronter, sous le regard laxiste du régime en place. Et c’est cela qu’il nous faut combattre, en prônant la tolérance et en fixant les bases d’une réconciliation nationale.

Ceci dit, Mesdames et Messieurs,
Dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est et du Nord, des populations fuyant le terrorisme se vident de leurs villages et arrivent dans les chefs-lieux de provinces et de communes. Malheureusement, ces compatriotes en détresse ne bénéficient pas assez de l’assistance de la part du Gouvernement. Elles sont abandonnées sans soins dans des écoles et même à la belle étoile par ces temps pluvieux. Pas de nourriture, pas de soins, pas de logements, pas d’assistance psychologique de la part de l’Etat.
Pire, ces populations ont abandonné leurs champs et leurs outils de travail dans la course de survie. Dans plusieurs localités, des paysans ont même été interdits par les terroristes de cultiver des céréales cette année. Le bétail d’éleveurs a également été retiré. Ici même, sur cette tribune des mardis du CFOP, nous avions prévenu des risques de famine et de conflits communautaires autour des terres, si le Gouvernement ne trouvait pas au plus vite une solution pour sécuriser les zones attaquées et reloger les déplacés internes.
Nous invitons donc le Gouvernement de Monsieur Roch Marc Christian KABORE à initier une opération « Bori Bana » (la fuite est terminée), qui consistera en une vaste opération de sécurisation des zones attaquées, en la réinstallation et au renforcement de l’Administration (surtout sécuritaire) dans lesdites zones, et en des plans de ripostes et de résilience impliquant les populations elles-mêmes. Ce, dans le but de reloger les populations sur leurs terres. Si le Gouvernement continue dans l’indifférence et dans l’inertie, il trouvera un beau matin une bonne partie du Burkina aux portes de Ouagadougou.
Déjà, le vendredi 05 juillet et hier 08 juillet, les déplacés internes de Barsalogho, dans la province du Sanmatenga, ont manifesté pour exiger du Gouvernement le renforcement de la sécurité de la commune. Selon la mairie, le Centre-ville de Barsalogho enregistre plus de 27 000 personnes déplacées. D’autres communes du Sanmatenga, notamment Pissila, Kaya, Dablo et Pensa, accueillent également des refugiés par vagues de milliers.
La semaine dernière, la Sous-secrétaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, chargée des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix, Madame Bintou Keïta, a inauguré à Kaya un bureau des Nations unies. Elle a déclaré que le bureau va appuyer le Burkina dans le cadre de la réponse à l’urgence humanitaire. Madame Keita a également annoncé que les Nations unies prévoient l’ouverture très prochaine de quatre bureaux supplémentaires dans d’autres régions du Burkina.
L’Opposition politique salue cette initiative des Nations Unies, qui soulagera les déplacés internes. Elle souhaite que l’accompagnement aille au-delà de l’assistance, et permette un retour des populations sur leurs terres, une résilience et une autonomie desdites populations.
Chers journalistes,
Pendant que les populations rurales du Sahel et du Grand Nord fuient les terroristes, abandonnées à leur triste sort, nous avons appris que des camions sous haute sécurité puisaient du manganèse du site de Tambao, et les transportaient à des destinations jusque-là inconnues.
Suite à l’incompréhension de citoyens sur les réseaux sociaux, le jeudi 04 juillet dernier, le Ministère des Mines et des Carrières a publié un communiqué pour donner les raisons de ce prélèvement de minerais. L’opération consiste, selon le ministère, en une vente sous contrôle judiciaire du tribunal de commerce de Ouagadougou, suivant ordonnance du 5 février 2018.
Le communiqué ajoute que la vente a été conclue avec la société MDS Limited et porte sur 40 000 tonnes de manganèse dont 23 000 stockés sur le site de Tambao et 17 000 autres à Kaya. Nous apprenons du même coup que les produits issus de la vente seront déposés au Greffe du Tribunal de Commerce de Ouagadougou, et permettront de désintéresser les ex-travailleurs et des créanciers de la société Pan African Tambao.
Cette opération du Ministère des Mines a lieu à un moment où le débat sur le scandale du charbon fin a toujours cours. C’est dans un tel contexte qu’un département, dirigé par un ministre qui a perdu tout crédit, fait des prélèvements de minerais sans en informer les populations et les autorités locales. En effet, Tambao relève de la commune de Markoye, province de l’Oudalan. Mais, ni les conseillers municipaux de Tambao, ni le Maire par intérim de Markoye, encore moins les populations, n’ont été informées de cette opération.
Le Gouvernement burkinabè trouve les moyens d’escorter des minerais, mais se montre incapable de sécuriser les êtres humains vivant à Markoye. Il est à souligner que le Maire a été enlevé il y a des mois, et que plusieurs meurtres et prises d’otage ont eu lieu dans cette commune.
L’Opposition politique estime également que les informations fournies (d’ailleurs en retard) par le Ministère des mines sont incomplètes. Les Burkinabè voudront savoir à combien s’élèvent les dettes envers les créanciers et les ex-travailleurs. Ils veulent aussi savoir combien valent les 40.000 tonnes de manganèse prélevés, et qui a sélectionné l’entreprise MDS Limited et selon quel critère.
L’Opposition politique se réjouit du fait que le problème des ex-travailleurs puisse connaitre un début de solution. Elle demande d’ailleurs que les dédommagements aux populations locales et à la mairie puissent se faire assez rapidement. Seulement, face à un pouvoir qui a été capable de dealer plus de 300 milliards en charbon fin, elle exige lumière et transparence dans toute la démarche.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
L’Opposition politique a appris que le Conseil Constitutionnel s’est autosaisi pour contrôler la constitutionnalité de la loi n° 040-2019/AN du 21 juin 2019 portant modification de la loi n° 025-2018/AN du 31 mai 2018 portant Code pénal.
En attendant une décision dans le fond sur cette affaire, l’Opposition félicite le Conseil constitutionnel pour son courage.
L’Opposition se réjouit également de la position de l’Union d’action syndicale (UAS) et de certaines OSC, qui rejettent cette loi liberticide.
L’Opposition politique, à travers ses groupes parlementaires, a combattu cette loi dès le stade de projet. Elle invite aujourd’hui tous les défenseurs de la Liberté et de l’Etat de droit à poursuivre la mobilisation contre cette réforme qui consacre un grave recul au pays de Norbert Zongo.

Pour terminer, chers journalistes,
C’est avec une grande fierté que nous avons appris l’inscription des sites de métallurgie ancienne du fer du Burkina Faso sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO le vendredi 5 juillet 2019. C’est lors de la 43e Session du Comité du patrimoine mondial ouverte le 30 juin passé à Bakou, en Azerbaïdjan, que ces sites ont été élevés au rang de patrimoine mondial.
L’Opposition politique félicite et remercie tous les techniciens qui ont travaillé sur ce dossier, le Ministère de la culture et les pays qui ont soutenu le Burkina Faso dans sa demande. Cette reconnaissance révèle au monde entier la vitalité et la richesse de notre culture, ainsi que l’ingéniosité de nos aïeux. Ces sites sont chargés de symboles, en ce qu’ils invitent les différentes communautés vivant au Burkina à la cohésion et à la réconciliation en ces heures difficiles. La forge, faut-il le rappeler, symbolise dans la culture burkinabè le pardon et la réconciliation des cœurs.
Mesdames et Messieurs, c’est tout pour la déclaration liminaire. Nous serons heureux de répondre à vos différentes questions et de recueillir vos suggestions. Merci !
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