La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a été officiellement actée à Niamey à l’occasion du 12e sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, tenu hier dimanche 7 juillet 2019.
La phase opérationnelle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est désormais déclenchée. C’est le chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’Union africaine qui a officiellement lancé la phase opérationnelle de la ZLECAf devant une trentaine de ses pairs africains.
A l’ouverture du sommet, le président Al Sissi a annoncé de «bonnes nouvelles» à l’assistance : 54 pays sur les 55 que compte le continent ont signé l’accord de libre-échange continental. Le nombre de ratifications passe également de 23 à 27 pays. En effet, avant le lancement officiel de la phase opérationnelle de la ZLECAf, les présidents du Nigéria et du Bénin ont signé l’accord.
Ils ont été suivis par les représentants du Gabon et de la Guinée Equatoriale qui ont déposé leurs instruments de ratification. Avec l’adhésion de 54 pays, le plus grand marché commun de la planète est en train de prendre corps à la grande satisfaction des dirigeants du continent. Le président en exercice de l’Union africaine a souligné que le Sommet extraordinaire de Niamey a couronné les efforts déployés par l’organisation continentale ces dernières années.
«La ZLECAf vient fort opportunément donner à l’Afrique la clé de voûte pour son développement parce qu’elle va consacrer un marché commun à 1,2 milliard de consommateurs. Le produit intérieur brut de l’espace ZLECAf est estimé 3,4 milliards de dollars. A travers cet instrument stratégique, nous allons améliorer le commerce intra-africain qui n’est que de 15%.
Il permettra de créer une zone commerciale où les entreprises africaines et les industries pourront réaliser des économies d’échelle en augmentant de façon substantielle les échanges intra-africains», a indiqué Abdel Fattah Al-Sissi. De son avis, la mise en œuvre de l’accord de libre-échange doit urgemment s’attaquer à une panoplie de défis comme la levée des obstacles tarifaires et non tarifaires, la libre circulation des personnes et de leurs biens, le développement des infrastructures routières et ferroviaires, l’énergie, les télécommunications, etc.
«J’invite l’ensemble des chefs d’Etat à signer et à ratifier l’accord de la ZLECAf.
Je veillerai à ce que nous sortions de cette rencontre avec des résultats tangibles», a assuré le dirigeant. Pour le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le lancement de la phase opérationnelle de la ZLECAf constitue la réalisation d’un vieux rêve.
Ce projet a été envisagé depuis le sommet inaugural de l’Organisation de l’unité africaine en mai 1963.
La ZLECAf est donc l’un des projets les plus emblématiques de l’agenda africain. En effet, avec son entrée en vigueur le 30 mai 2019, la ZLECAf devient le plus grand espace au monde.
M. Mahamat a, par ailleurs averti : «Il serait illusoire de parler de commerce ou de développement sans la paix et la sécurité. Aujourd’hui, le commerce est fortement perturbé au Niger, au Tchad et au Cameroun parce que ceux-ci ne peuvent pas accéder à certains marchés du Nigéria à cause de Boko Haram », a-t-il relevé. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, hôte du sommet, a présenté tous les avantages et les perspectives qu’offre la mise en œuvre de la ZLECAf pour les populations du continent.