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Hôpital Yalgado: les malades en détresse

Publié le vendredi 5 juillet 2019  |  Sidwaya
L’hôpital
© Autre presse par DR
L’hôpital public burkinabè Yalgado Ouédraogo
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L’heure est à l’arrêt de travail dans certains centres sanitaires, à la suite de la grève du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), annoncée depuis le 7 juin 2019, sous toutes ses formes. Au Centre hospitalier universitaire Yalgado- Ouédraogo, (CHU-YO), un service minimum est assuré. Constat fait dans la matinée du jeudi 4 juillet 2019.

A la devanture des urgences médicales de l’hôpital Yalgado- Ouédraogo, c’est toujours la même scène qu’on constate. Les malades et accompagnants affluent. En ce jeudi 4 juillet 2019, il est 9h33 mn. Une accompagnante d’un malade, le menton dans la main, est assise sur un banc. Elle confie que son malade est aux urgences depuis le 30 juin 2019 et il a eu des soins, même s’ils n’ont pas été administrés par des agents titulaires. «Nous déplorons surtout le cas des malades graves, qui ont été refoulés depuis hier, parce qu’il n’y a pas de médecins», explique-t-elle. A côté, une autre accompagnante, adossée à la porte des urgences nous fait savoir que son malade a été également pris en charge et qu’elle rend grâce à Dieu. Au bout de 15 minutes, un taxi, transportant une femme malade, vient se garer devant les urgences. Après plus d’une dizaine de minutes d’attente, elle est admise dans la salle. «Peut-être que son état n’est pas critique, car si c’était le cas, on allait l’orienter dans un autre service de santé», murmure un autre accompagnateur. Aux urgences traumatologiques, les choses ne semblent pas bouger comme d’habitude. Et pourtant, à entendre le vigile des lieux, chaque jour et à chaque 30 minutes, l’ambulance fait descendre un accidenté. Mais avec la grève, note-t-il, seuls quelques blessés légers sont accueillis et soumis aux soins des stagiaires. Issa Dabéré, victime d’un accident de circulation a séjourné pendant quelques temps au service ‘’traumato’’. Libéré, il y a de cela quelques mois, il était accompagné de sa mère lors de notre passage. Sa fiche de radiologie en main, il souligne qu’il avait un rendez-vous avec son docteur. Malheureusement, il n’a pas pu avoir gain de cause, car le docteur qu’il espérait, était absent du bureau. «J’ai quitté Ziniaré. Je suis venu le 27 juin 2019 pour un contrôle et mon docteur m’a dit de repasser aujourd’hui 4 juillet. Une dame qui administrait des soins à un patient m’a renvoyé. Elle m’a dit de revenir encore la semaine prochaine», affirme-t-il, l’air triste.

L’application du protocole d’accord à tout prix

Sa mère, Mararata Ouédraogo, toute confuse dit déplorer cette forme de grève des agents de la santé. «Nous n’avons reçu aucune bonne information. La même dame nous a dit d’écouter la radio et le jour où les agents vont reprendre service, nous allons revenir. Et si la situation de mon malade s’aggrave ou s’ il meurt avant la reprise, je fais comment ?», s’interroge-t-elle. Le directeur général de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo, Constant Dahourou, précise qu’il n’est ni extraordinaire, ni exclu de voir des stagiaires ou des étudiants soigner un patient, parce que selon lui, ces derniers sont suivis par des professionnels. A l’entendre, dans toute grève, des dispositions sont prises pour qu’il y ait la continuité des soins et c’est ce qui se fait présentement au sein de sa structure. «Habituellement, nous demandons du soutien au niveau du service de santé des armées. Nous avons aussi la collaboration des autres centres de santé. Les malades qui ne peuvent pas être pris en charge à notre niveau sont référés ailleurs», rassure M. Dahourou. Face à cette situation regrettable, le secrétaire général de la sous-section SYNTSHA de l’hôpital Yalgado- Ouédraogo, Hamadi Konfé, indique que le syndicat est engagé à aller jusqu’ au bout, si toutefois sa plateforme revendicative n’est pas satisfaite. «Tant que nous ne verrons pas l’application du protocole d’accord signé entre le SYNTSHA et le gouvernement, nous ne reviendrons pas en arrière et la lutte peut prendre une autre tournure», prévient -il.

Afsétou SAWADOGO
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