Organisé par le Groupement des Editeurs de la Presse Publique de l’Afrique de l’Ouest, le forum sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la zone UEMOA et au Sahel, qui s’est déroulé du 20 au 21 Juin 2019 à Ouagadougou (Burkina Faso), a tenu ses promesses. En effet, les débats axés sur le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme ont été très enrichissants. Le forum s’est conclu par l’appel de Ouagadougou pour une meilleure contribution des médias au combat contre la nébuleuse terroriste.
A l’issue de deux jours de travaux, des journalistes, des étudiants en journalisme et communication, des acteurs étatiques et de la sécurité des pays de l’Afrique de l’Ouest, du G5 Sahel et d’ailleurs, réunis dans la capitale burkinabè pour le forum sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la zone UEMOA, ont tous reconnu que les médias ont un grand rôle à jouer dans le combat contre la nébuleuse terroriste. De ce fait, ils ont lancé l’appel de Ouagadougou qui recommande aux médias de créer des espaces d’informations, d’éducation et de sensibilisation sur le vivre-ensemble et de travailler à la spécialisation des journalistes-reporters au traitement de l’information sécuritaire. Les institutions sous-régionales, notamment l’UEMOA et le G5 Sahel, ont été appelées à renforcer les capacités d’actions des journalistes à travers des équipements et des formations. Elles se doivent également de développer des projets et programmes éducatifs dans les domaines de la paix et de la sécurité en collaboration avec le Groupement des éditeurs de presse publique d’Afrique de l’Ouest (GEPPAO), initiateur du forum. L’édiction d’une charte d’éthique commune en situation de crise sécuritaire, la mise en place et la valorisation d’un comité d’experts issus de ce forum avec rang consultatif pour les gouvernants figurent également dans l’Appel de Ouagagougou. Les participants ont, en outre, recommandé aux gouvernants de faciliter le travail des journalistes en renforçant leurs capacités d’intervention sur le terrain, d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs de la lutte et de valoriser les médias nationaux. Pour la réalisation de toutes ces recommandations, un conseil scientifique placé sous la présidence du chef de l’Etat, Roch Kaboré et composé d’une quinzaine d’experts aux compétences riches et complémentaires a été mis en place. Il est chargé de reprendre le flambeau du forum et de travailler inlassablement pour trouver des solutions durables aux problèmes actuels. Ce comité assistera toutes les institutions sous-régionales et internationales qui militent pour la démocratie et la bonne gouvernance, la paix, la sécurité, les droits de l’homme, les libertés publiques, la liberté de presse et le développement économique et social de l’Afrique de l’Ouest. Ce, afin que des solutions africaines soient trouvées aux problèmes africains par des africains.
Une contribution saluée
Toutes ces résolutions ont été prises à la suite de plusieurs communications et discussions sur des thématiques en lien avec le thème du forum : « Le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels». Ainsi, du rapport de la rencontre présenté par le Secrétaire général du GEPPAO et le directeur général des Editions Sidwaya, Mahamadi Tiégna, il est ressorti que des experts et d’éminentes personnalités dont l’ancien Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, le directeur exécutif de Smart Africa, Hamadoun Touré, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Niger, Aichatou Mindaoudou, les journalistes Serge Daniel, correspondant de RFI au Mali et Isselmou Moustapha Salihi, fondateur du journal Tahalil en Mauritanie…ont planché sur les raisons et les conséquences du terrorisme dans la sous-région ainsi que les bonnes manières de traiter les informations y afférentes afin de ne pas faire le jeu des terroristes. Le président du GEPPAO, Venance Konan, par ailleurs directeur général de Fraternité Matin de la Côte d’Ivoire, s’est dit comblé par les résultats atteints. «Les travaux ont été très riches. Nous allons maintenant nous employer à appliquer les recommandations formulées», a-t-il informé. S’agissant de l’Appel de Ouagadougou, il dit espérer qu’il sera entendu, car selon lui, la question de l’insécurité concerne tout le monde et chacun doit jouer sa partition. Du côté du gouvernement burkinabè, le message est bien reçu, foi du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Remis Fulgance Dandjinou. Représentant le chef de l’Etat, celui-ci s’est réjoui de la pertinence des contributions apportées.
Il a aussi félicité le forum pour l’élaboration d’un projet d’éducation et de sensibilisation des acteurs des médias de la sous-région dans le sens d’une participation plus efficace à la lutte contre le terrorisme. «Ledit projet sera soumis à l’UEMOA pour son application. Le forum a donc été utile, car il a permis de poser les bases d’une action concertée portée par la sous-région. Nous avons espoir que cette contribution apportera ses fruits dans le quotidien des populations de la zone du G5-Sahel», a-t-il souhaité. En attendant cela, il a rassuré les médias de l’engagement du chef de l’Etat et des gouvernements des pays membres du G5 Sahel à leur apporter le soutien nécessaire dans leur contribution à la lutte contre le terrorisme.