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Lac de Tengrela Sous la menace d’une dégradation irréversible

Publié le mardi 2 juillet 2019  |  Sidwaya
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Situé dans la région des Cascades, le lac de Tengrela est un étang qui abrite une importante population d’hippopotames, de poissons et d’oiseaux. Il fait partie des attractions touristiques du Burkina Faso. Cependant, cette étendue d’eau est sous l’emprise de plusieurs menaces majeures, si bien qu’il a perdu environ la moitié
de sa surface.

D’une superficie de 1500 ha, le lac de Tengrela se situe à sept kilomètres à la sortie de Banfora en direction de Sindou dans la province de la Comoé, région des Cascades. La localité a un climat de type soudanien. C’est la zone la plus humide du pays, avec une saison des pluies qui dure six mois et des maxima pouvant aller jusqu’à 1 300 mm par an.

Sur les bords de la mare, on observe entre autres, la présence d’une forêt-galerie, une prairie aquatique et des cultures allant sur les berges. La faune présente une diversité d’espèces (hippopotames, poissons, canards …). En ce qui concerne les hippopotames, le lac héberge une douzaine de familles qui a scellé une alliance sacrée avec les ancêtres du village.

Quant aux sols, ils sont de types ferrugineux tropicaux, lessivés par suite d’une pluviométrie abondante. Le lac de Tengrela est un site sur lequel s’exercent diverses pressions intenses pouvant conduire à sa dégradation irréversible. De par son intérêt touristique et sa diversité biologique élevée, il mérite d’être conservé. Cependant, les résultats d’une étude menée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont relevé des menaces pour le lac si des mesures ne sont pas prises à temps pour la protection de cette niche écologique. En effet, les pratiques culturales sur les berges comme le maraîchage favorisent l’ensablement progressif du lac avec à la clé, le risque de pollution de cette étendue d’eau par les engrais chimiques. Faute d’une surveillance rigoureuse, les animaux sauvages (hippopotames) font souvent l’objet de braconnage. De plus, la présence de bétail sur les bords de la mare tout le long de l’année à cause de l’étendue d’eau, a un impact sur la flore. Ces facteurs et menaces engendrent indéniablement des conséquences fâcheuses sur la vie du lac ainsi que les espèces aquatiques qui s’y trouvent.

Des actions pour sauver ce site

Des actions doivent être menées pour sauver ce site à la fois naturel et touristique. Si la présence des guides touristiques permet d’encadrer les visites, il est impérieux de recycler ces derniers dans le domaine de la sauvegarde de l’environnement dans le sens de développer l’écotourisme en le contrôlant. Il faut stabiliser le pourtour en protégeant et en restaurant les bords de la mare. Transformer la mare en une réserve partielle ou totale serait un apport inestimable à la science et au tourisme. Pour ce faire, la population locale doit être sensibilisée et responsabilisée. Cela demande la mise en place d’une gestion rationnelle qui aboutira, à la création ou à la restauration du milieu de reproduction et de refuge nécessaire à la survie des espèces.

De façon concrète, il va s’agir d’élaborer un mode de gestion efficace qui satisfait la demande des populations, de sorte qu’elles se soucient de la durabilité de l’utilisation. Par exemple, des activités génératrices de ressources au niveau du lac, compatibles avec les impératifs de la conservation (pêche, tourisme de vision, promenades en pirogues sur le lac, sports nautiques) pourront être identifiées à cet effet. Il ne faut pas perdre de vue, le développement du potentiel faunique (piscicole) à travers des lois, règlements et conventions ratifiées par le Burkina Faso notamment la convention de Ramsar sur les zones humides.

Aussi, il faut accroître la surveillance contre le braconnage en utilisant la population locale que l’on aura sensibilisée auparavant. Certes, de bonnes volontés comme des Organisations de la société civile interviennent par moment pour débarrasser le lac des plantes envahissantes (la jacinthe d’eau), mais ces actions sont de courtes durées.

Il va falloir que l’Agence de l’eau des Cascades, le ministère de l’Eau et de l’Assainissement et les services du ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique mettent les bouchées doubles pour assurer la protection de cet écosystème naturel.

Paténéma Oumar
OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com
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