En fin de cycle de Master en développement, spécialité gestion des aires protégées de l’Univeristé Senghor à Alexandrie, en Egypte, l’étudiant burkinabè Relwendé Sankara a soutenu en mai 2019 un mémoire sur le thème : « Enclaves forestières et enjeux de conservation des aires protégées : cas de l’enclave de Madjoari dans la composante burkinabè du complexe forestier W-Arly- Pendjari ». Relwendé Sankara a analysé l’incidence de l’enclave de Madjoari sur la biodiversité des aires protégées de la composante burkinabè du complexe forestier du W-Arly- Pendjari et ébauché des solutions pour la conjugaison des antagonismes constatés.
Selon l’impétrant, l’aménagement et la mise en réseaux des aires protégées par les Etats s’inscrit dans le cadre des objectifs globaux de protection et de restauration de l’environnement. Toutefois, il relève que la classification des aires protégées contrarie parfois les intérêts des communautés locales, surtout quand celles-ci tirent de la faune et de la flore l’essentiel de leur nourriture. « En conséquence, dans la quête de leurs besoins de subsistance, les populations locales exercent des pressions croissantes sur les espaces de conservation adjacents », souligne M. SANKARA. Il soutient que la conservation de la biodiversité est aujourd’hui compromise dans le complexe du W-Arly-Pendjari. Et de se demander comment répondre durablement à la vulnérabilité des populations de l’enclave forestière de Madjoari sans compromettre la conservation de la biodiversité dans les aires protégées de la composante burkinabè du complexe forestier W- Arly-Pendjari.
Face à cette problématique, le jeune spécialiste de la gestion des aires protégées propose trois (03) alternatives. La première consiste au maintien de l’enclave de Majoari dans le statu quo. Cette option vise à agir sur les sources de pressions anthropiques à travers des approches durables sur le foncier, les conflits Homme- Faune et la démographie. Elle permet de repousser dans le temps le poids de l’enclave sur les aires protégées, mais ne les préserve pas dans le long terme. La seconde alternative vise la suppression de la commune rurale de Madjoari, suivie de la réinstallation des populations hors de la région forestière protégée. Cette option préserve définitivement les aires protégées adjacentes des nuisances humaines, mais se contre aux réticences tant des politiques que des populations elles-mêmes au regard des coûts et préjudices potentiels. La troisième option pour les parties est celle du désenclavement de la commune. Cette option revient à sacrifier une partie des aires protégées pour préserver le reste du complexe W-Arly-Pendjari. Elle répondrait de ce fait aux besoins futurs en ressources agraires des populations et permettrait de canaliser les pressions humaines croissantes vers l’extérieur des zones de conservation. Au regard du statut de réserve de biosphère du complexe forestier, cette dernière option est de loin la meilleure car permettant d’allier conservation et exploitation des ressources par les populations, dans un contexte de constante évolution démographique.
Le travail présenté par Relwendé Sankara a reçu la note de 14/20.