Décédé le 26 juin 2019, à Ouagadougou, le général de brigade Bila Jean Gérard Zagré a été conduit à sa dernière demeure, le samedi 29 juin, à Ponsomtenga, son village natal, dans la commune rurale de Komsilga.
Le général de brigade Bila Jean Gérard Zagré repose désormais aux côtés des siens à Ponsomtenga, sa terre natale, à la périphérie Sud de la capitale burkinabè. Il y a été enterré dans l’après-midi du samedi 29 juin 2019. Après les derniers hommages des plus hautes autorités du pays et l’absoute à la cathédrale de l’Immaculée-conception de Ouagadougou, le long cortège funèbre du général s’est ébranlée en direction de son patelin, sous un soleil de plomb. Parents, amis, sympathisants, frères d’armes et anonymes étaient de la procession mortuaire. Dans sa famille, celui qui a vu le jour le 24 juillet 1925 à Kati, au Mali, a encore eu droit à des hommages. Plusieurs parents et connaissances ont défilé devant la dépouille pour dire leurs adieux. Le représentant de la famille, Alain Jean-Claude Zagré, a témoigné sa gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, leur ont apporté soutien et réconfort depuis l’annonce du décès de leur père. A son avis, le général Bila Zagré n’appartient à sa famille que de nom. En témoigne, selon lui, cette forte mobilisation du public de diverses catégories sociales, qui l’a accompagné à sa dernière demeure. Officier de l’armée voltaïque, le nonagénaire a inculqué des valeurs de discipline et de rigueur à ses enfants, à entendre l’aîné.
Ces valeurs, a-t-il souligné, le général les a, sans doute, héritées de son père, le lieutenant Gomtibo Zagré. Le chef de Ponsomtenga a, par la voix de François Zagré, salué la mémoire du défunt et loué ses qualités de rassembleur. Quant au général de division à la retraite Ibrahim Traoré, qui a prononcé l’oraison funèbre, il a rappelé que le disparu a été incorporé le 6 novembre 1943 au Régiment des tirailleurs sénégalais. «Très dynamique», a-t-il poursuivi, il accède aux grades de caporal en 1944, caporal-chef en 1946, sergent en 1947, sergent-chef en 1953, sergent-chef major en 1954, adjudant en 1956, sous-lieutenant en 1958 et lieutenant en 1960. Rappelé dans l’armée voltaïque en 1961, il est promu capitaine en 1964, commandant en 1968, lieutenant-colonel en 1973, colonel en 1978 et général de brigade à titre exceptionnel en 1979. L’homme de 94 ans a aussi occupé des portefeuilles ministériels et reçu plusieurs médailles. Le patriarche laisse derrière lui 15 enfants, 37 petits-fils et un arrière-petit-fils.
Mady KABRE
Quelques témoignages sur le défunt
Général Kwamé Lougué, frère d’armes :
«J’ai servi sous ses ordres». «Je suis beaucoup plus jeune que le général Zagré. J’ai servi sous ses ordres quand il était chef d’Etat-major général des armées. Il était un officier de valeur, de principe et surtout qui avait à cœur d’éduquer et de former les jeunes. Si j’ai aussi gravi les échelons jusqu’au grade de général, c’est grâce à ses conseils. Je ne peux que souhaiter la cohésion et le bonheur dans sa famille. Il a été un officier rigoureux qui a aussi assuré des fonctions ministérielles dans la droiture, la dignité et dans l’amour de sa patrie. Il était un patriote».
Amélie Bélem, fille aînée :
«Il était un père aimable et rigoureux». «Notre père nous a inculqué toutes les valeurs morales, notamment l’amour du prochain, le pardon et surtout l’humilité. Ces valeurs cardinales me restent gravées dans la mémoire. Il était un père très aimable mais rigoureux dans l’éducation. Les défauts comme le mensonge, le vol, n’étaient pas tolérés».
Alain Zagré, fils aîné :
«C’est un baobab qui est tombé». «Il n’est pas facile de résumer une vie de plus de 90 ans en quelques minutes. Mais ce sont les valeurs comme l’humilité, l’engagement, la rigueur, la discipline, l’amour du prochain et le travail bien fait qui ont caractérisé notre père. Et il a forgé en chacun de nous, ces valeurs. Aujourd’hui, son départ est comme un grand baobab qui tombe».