Un groupe « d’observateurs indépendants de la scène politique burkinabè » en conférence de presse le samedi 29 juin 2019 à Ouagadougou s’est prononcé sur la crise que traverse le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). C’est un appel à la sagesse et a l’unité que ce groupe d’observateurs à voulu lancer à travers sa sortie médiatique.
La crise au sein du CDP est qualifiée de « crise bête » par le groupe d’observateurs indépendants de la scène politique burkinabè. Un groupe né spontanément suite à la crise que vit le CDP selon son coordonnateur Drissa Coulibaly. Ce groupe qui se dit apolitique considère que la crise au CDP est « une honte et un déshonneur » pour « ce parti admiratif », surtout une action inopportune en ce moment de mobilisation des troupes pour l’élection présidentielle de 2020.
Le fond de la discorde au CDP
Après écoute des camps antagonistes, à savoir celui d’Eddie Komboigo et de Kadré Désiré Ouedraogo, les observateurs ont pu conclure que le problème du CDP est beaucoup plus économique que générationnel. « Chacun veut contrôler le budget des élections de 2020 », pense le coordonnateur Drissa Coulibaly. « Nous avons écouté le camp de Eddie Komboigo qui est accusé de donner rendez-vous à certains membres du parti dans des lieux inopportuns pour discuter des affaires du parti. On lui en voudrait également parce qu’il aurait refusé de payer des factures de remboursement de certains dignitaires du parti », a-t-il expliqué.
Sur cette question de remboursement, M. Coulibaly a confié qu’Eddie Komboigo aurait refusé de rembourser pour des raisons de non-conformité des pièces justificatives, la facture d’une valeur de 600 million de francs CFA d’un militant du parti. Pour le coordonnateur de ce groupe d’observateurs, c’est parce que’« Eddie Komboigo fait peur » et que selon lui, il est difficile « de le contrôler d’où les velléités de destitution de celui-ci ». En ce qui concerne Kadré Désiré Ouédraogo, de la lecture de Drissa Coulibaly, « il y a des gens tapis dans l’ombre en Côte-D’Ivoire, des anciens du CDP en Côte-D’Ivoire qui pensent que leur retour au Burkina dépendra de l’ascension de Kadré Ouédraogo au pouvoir en 2020 ». Aussi, pour le groupe d’observateurs indépendants de la scène politique burkinabè, « le conflit au sein du CDP, ce n’est pas Eddie physiquement contre Kadré physiquement, mais ce sont les gens derrière eux, chacun pousse son poulain pour se positionner ».
Résolution de la crise au CDP
Cependant, vu l’évolution de la discorde, le groupe d’observateurs appelle à la sérénité et à l’esprit supérieur des « doyens du parti » pour résoudre le problème. Les conférenciers pensent que les doyens instrumentalisés par certains jeunes, au lieu de résoudre le problème, l’enveniment. Le groupe d’observateurs a alors interpellé tous « ceux qui s’évertuent à égarer les dignes et valeureux doyens du parti à travers leur soutien irresponsable », de ne pas souiller négativement toutes « ces longues et passionnantes années de luttes politiques indéfectibles et inlassables de ces illustres devanciers qui font aujourd’hui la fierté et la gloire du parti ».
Engagement pour un retour de la paix au CDP
Pour l’heure, le groupe d’observateurs indépendants entend jouer sa partition dans la résolution de la crise qui secoue le CDP. Drissa Coulibaly, au regard de l’envergure politique du CDP, craint que cette crise impacte négativement la paix déjà fragile au Burkina Faso.