La série des plaidoiries a repris au procès du putsch. Ce sont Adrien Nion et Mamadou Sombié qui ont plaidé la cause de leurs clients ce 28 juin pour réclamer une diminution de peine, qui pour demander une relaxe tout court.
Pour les avocats de la défense, la critique du pouvoir de la transition est observée comme un principe. Qu’elle intervienne en début ou à la fin de la plaidoirie, ils ne manquent pas l’occasion pour dénoncer les « manquements » de ladite transition. Ainsi en est-il de Me Adrien Kiénou qui a déploré que le peuple permette à « une personne qui n’a aucun rôle constitutionnel » de prendre le pouvoir. Ce qui a aussi abouti à la tentative de putsch. Embouchant la même trompette, maitre Mamadou Sombié estime lui que le RSP a été poussé à la faute.
Pour la défense de l’adjudant Jean-Florent Nion contre qui le parquet a requis 15 ans de prison, maitre Nion qui reconnait la culpabilité de son client pour infraction à la sureté de l’Etat, met dans la balance « l’exemplarité » et la « sincérité » dont a fait preuve l’adjudant à la barre. Cet état d’esprit a du reste permis d’en savoir plus sur le putsch et l’accusé a failli en faire les frais à cause des coaccusés qui lui en voulaient d’avoir osé tout dévoiler a-t-il plaidé. Tout en promettant que plus jamais son client ne laisserait entrainer dans de telles aventures, il estime que la peine juste serait le sursis (15 mois). Agé de 46 ans, l’accusé a demandé au président de lui donner la possibilité de se racheter. « J’aurais préféré ne pas respecter les ordres et risquer ma vie… » confesse l’accusé. Le sursis correspond à la peine requise contre le capitaine Zoumbri du même conseil.
Peine vengeresse
Alors qu’il défend quatre (04) accusés dont Limon K. Jaques qui a « reçu » cinq (05) ans de prison du parquet, maitre Mamadou Sombié considère que la présence du lieutenant dans le box des accusés est en soi une anomalie. « Le lieutenant Limon a eu pour seul tord de dénoncer le marché de l’expertise d’un montant de 347 millions de francs » plaide son conseil. Les réquisitions de la partie civile ainsi que du parquet ne s’inscrivent que dans une logique de vengeance croit-il savoir. Quant au retrait de la médaille aussi réclamée par le parquet, l’avocat s’est plu à rappeler que le tribunal n’a pas compétence à retirer une décoration. Au nombre des accusés que défend aussi maitre Sombié, figurent aussi les sous-lieutenant Traoré Siébou et Ouattara qui encourent des peines plus légères (15 mois) requis pour chacun d’eux. Comme il l’avait promis, à la phase de la comparution, l’avocat a estimé que l’acquittement de ses clients « n’aurait rien d’extraordinaire ».