Depuis la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 juin 2019, le général Djibrill Bassolé est hospitalisé à l’hôpital national de Tengandogo (ex-hôpital Blaise Compaoré). Selon plusieurs sources, l’ancien ministre des Affaires étrangères a été admis d’urgence dans ce centre hospitalier pour des maux de ventre grave.
Depuis plusieurs mois, le général Djibrill Bassolé inculpé dans le dossier du coup d’Etat manqué est mal en point. Son état de santé avait nécessité une première évacuation sanitaire avec l’autorisation du gouvernement en Tunisie où il avait séjourné à la Polyclinique de Hamamet de Tunis durant deux mois pour des problèmes cardiaques persistants avant de regagner le Burkina Faso le 5 mai dernier. Après cette première prise en charge qui semble n’avoir pas satisfait le patient, une demande de sortie vers la Turquie a été introduite auprès des autorités, mais reste jusqu’à ce jour sans suite.
Le moins qu’on puisse dire est que cette demande de sortie est source de polémique. Alors que le gouvernement par la voix du ministre de la Justice avait lié ce retard à la suspension des activités des avocats, le Barreau avait vivement réagi. Me Paulin Salembéré, bâtonnier de l’Ordre des avocats, avait souligné des contradictions dans les propos du ministre et du directeur de la justice militaire Sita Sangaré. «Je veux bien que le ministre trouve des arguments pour justifier la léthargie du tribunal militaire, mais vous pourrez vérifier auprès du tribunal militaire qu’il n y a pas eu une audience militaire pour statuer sur cette demande. Si tel était le cas la décision émanerait du tribunal et non du président de tribunal et non pas une simple lettre du président adressé à ces conseillers. Pour ma part, nous nous excusons pour les déclarations du ministre qui fait des déclarations qui ne reflètent pas la réalité de la situation», avait indiqué le bâtonnier.
Courant mai, dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron, les avocats de Djibrill Bassolé avait demandé l’intercession du président français auprès du chef de l’Etat burkinabè pour faire évacuer l’ancien ministre qui souffre selon eux d’un cancer.