Dans son rapport 2019 sur l’Afrique publié mercredi 26 juin 2019, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement met un coup de projecteur sur la Zone de libre-échange continentale africaine alors que Niamey accueille la semaine prochaine un sommet extraordinaire de l’Union africaine pour célébrer l’entrée en vigueur du traité instituant la ZLECAf, ratifié par 22 pays.
Les signatures et les ratifications de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sont allées très vite par rapport aux autres ensembles économiques intra et intercontinentaux. Les dirigeants africains se réjouissent que ce projet, évoqué dès le début des années 1990 et lancé en 2012 soit devenu une réalité. Mais ce n’est encore que sur le papier.
Le rapport de 250 pages de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) fait des projections d’un avenir prometteur du continent, dont les échanges internes ne représentent aujourd’hui qu’entre 15 et 17%, contre 47% en Amérique, 61% en Asie et 67% en Europe. Avec l’entrée en vigueur de la ZLECAf, le commerce intra-africain devrait progresser de 33% après la suppression complète des droits de douane, selon le document de la CNUCED.
C’est trop optimiste pour certains économistes, qui relèvent que le tissu industriel est presque inexistant dans beaucoup de pays. Les règles d’origine devront déterminer le niveau minimum de transformation d’un produit sur le continent pour que les avantages tarifaires lui soient appliqués. Il faudra aussi faire tomber bon nombre d’obstacles : éviter par exemple que les intérêts nationaux et les intérêts privés des multinationales ne prennent le dessus, trouver des mécanismes efficaces de lutte contre la corruption et développer des réseaux de transport de qualité.